Les nidaistes attendront encore pour voir leurs responsables s'entendre en vue de constituer le bureau exécutif qui aura la charge de diriger le parti jusqu'au congrès constitutif programmé pour septembre 2015. Quant à Béji Caïd Essebsi, il a annulé une rencontre qui devait grouper, hier, les différents antagonistes, tandis que certains mécontents contestent la légitimité de Mohamed Ennaceur en tant que président intérimaire du parti Rien ne va plus au sein de Nida Tounès. L'élection des membres du bureau exécutif du parti prévue pour aujourd'hui n'aura pas lieu. Elle est annulée et reportée à une date ultérieure qui reste à déterminer en attendant que les esprits se calment et que Béji Caïd Essebsi revienne à de meilleurs sentiments et reprenne sa médiation en vue de trouver une solution qui satisfasse les fondateurs et les autres qui veulent accéder au bureau exécutif, notamment les députés nidaistes et les coordinateurs régionaux. Hier, Béji Caïd Essebsi, agissant en médiateur, devait rencontrer un groupe de responsables nidaistes composé de certains membres du bureau exécutif et du Parlement. A la dernière minute, la rencontre a été annulée par le chef de l'Etat qui a appris que son fils Hafedh Caïd Essebsi, chargé des structures, est intervenu pour choisir d'autres noms qui ne figuraient pas dans la liste consensuelle à la formation de laquelle on est parvenu à l'issue des concertations tenues tout au long de la semaine allant du lundi 2 au samedi 7 mars. «La liste consensuelle, confie à La Presse une source informée auprès de Nida Tounès, devait comporter 30 membres, à savoir les 14 personnalités représentant l'instance constitutive (les fondateurs) auxquelles s'ajoutent 16 membres, huit au nom des députés du parti et huit autres au nom des coordinations régionales. Mais les problèmes ont commencé quand on a voulu intégrer Nabil Karoui, patron de Nessma TV, au sein de l'instance constitutive. On a découvert que son nom ne figurait pas parmi les membres fondateurs et qu'on ne pouvait ajouter son nom puisque la loi ne l'autorise pas. Et les couacs de se poursuivre puisqu'on s'est rendu compte que Mohamed Ennaceur, président par intérim du parti et président de l'ARP, Hafedh Caïd Essebsi, chargé des structures, et Fadhel Ben Omrane, chef du groupe parlementaire nidaiste, ne devaient pas faire partie de l'instance constitutive. Leur intégration par Béji Caïd Essebsi au sein de l'instance constitutive est bel et bien contraire à la loi. Et ce sont les services de la présidence du gouvernement, consultés par le parti, qui l'ont fait savoir aux nidaistes». Aujourd'hui, c'est le blocage total et maintenant on navigue à vue. «La nouvelle donne a été immédiatement exploitée par certains contestataires qui font circuler, à l'heure actuelle, une pétition qui remet en cause la légitimité de Mohamed Ennaceur en tant que président intérimaire du parti et appelle à ce que le bureau exécutif prenne les choses en main pour conduire les préparatifs du congrès qui se tiendra en septembre prochain. Les initiateurs de la pétition estiment que les membres de l'instance constitutive, dont la grande majorité ont accédé à des postes de responsabilité au sein de l'Assemblée, du gouvernement ou au palais de Carthage, doivent céder la place à ceux voulant se consacrer au parti», révèle encore la même source. On apprend également que les deux députés nidaistes Oualid Jalled et Mustapha Ben Ahmed ont démissionné du groupe parlementaire de Nida Tounès.