L'armée irakienne et ses appuis chiites ont gagné du terrain à Tikrit. Trois quartiers et des bâtiments édifiés par Saddam Hussein sont toutefois encore aux mains des djihadistes de l'EI. Par ailleurs, les autorités turques et françaises ont annoncé enquêter sur deux affaires distinctes liées à l'EI. A Tikrit, des échanges de tirs sporadiques avec les combattants du groupe Etat islamique (EI) étaient signalés hier, au lendemain de l'entrée des forces gouvernementales dans la ville. L'avancée de milliers de soldats irakiens est freinée par quelques centaines de jihadistes et leurs tireurs embusqués. Terrain piégé La situation reste dangereuse sur le terrain, car les jihadistes truffent de bombes les lieux qu'ils s'apprêtent à quitter. «Nous n'avons pas face à nous des combattants au sol, mais un terrain piégé et des snipers», a résumé un haut gradé irakien. «Nous commençons à appliquer la deuxième phase de notre plan», a expliqué le ministre irakien de la Défense, Khaled Al-Obeidi. «Le temps est de notre côté, nous avons l'initiative et nous voulons limiter au maximum les pertes humaines», a-t-il ajouté. L'offensive pour reprendre Tikrit a débuté il y a onze jours. Aucun bilan de victimes n'est disponible, mais plusieurs dizaines de corps sont acheminés quasi quotidiennement à Bagdad et dans la ville sainte chiite de Najaf. L'incertitude demeure également sur le nombre de civils toujours présents dans Tikrit et sur leur condition humanitaire et sécuritaire. «L'accès aux zones de combat est soumis à des restrictions et il faudra du temps pour obtenir des informations sur d'éventuels abus», selon Donatella Rovera d'Amnesty International. Tikrit est une ville majoritairement sunnite et l'ex-fief de Saddam Hussein. La reprise de la cité par les forces gouvernementales constituerait un premier succès d'envergure pour l'armée irakienne près d'un an après une débâcle spectaculaire face à la percée de l'EI, lequel a proclamé un «califat» sur de vastes territoires en Irak et en Syrie.