La grille des réformes devrait inclure l'approfondissement du marché financier par l'intégration des produits innovants et de la finance non conventionnelle, outre des mesures d'accompagnement relatives au développement du secteur privé et à l'amélioration du climat des affaires L'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) vient de publier son Livre Blanc sur «l'économie politique des réformes». Une étude qui s'ajoute à celles réalisées par les organismes internationaux (BM, FMI, BAD, OCDE...) et qui montre que «les choix de la Tunisie sont limités pour redresser la barre et qu'elle est à la croisée des chemins». En effet, des réformes en profondeur à tous les niveaux seront la seule alternative qui s'offre à elle. «Le passage à un palier de croissance potentielle supérieur nécessite inexorablement la mise en œuvre de réformes structurelles qui favorisent l'émergence d'une croissance inclusive et la préservation de la stabilité macroéconomique». Selon la même source, les multiples réformes à engager touchent des pans entiers de l'économie, le système fiscal, le code de l'investissement,le système de sécurité sociale des entreprises publiques et de l'administration, la politique industrielle, la restructuration du système financier, la réforme du marché de l'emploi...». L'étude renferme trois chapitres, le premier présente les contours de l'économie politique des réformes ainsi «que l'analyse des acteurs impliqués dans un processus de réforme et aux modes d'action employés pour soutenir ou s'opposer à un programme de réforme». Le second chapitre expose les différents modes de gouvernance au niveau international et en particulier ceux préconisés par les principales agences de développement, l'OCDE en particulier. Le troisième chapitre est consacré à une lecture sur l'économie politique du contenu technique des réformes et aux dispositifs de leur financement. Ce chapitre sera «consacré à l'analyse du cas de l'économie tunisienne, en adoptant quatre registres de lecture, à savoir les vecteurs de pilotage des réformes, le cadre institutionnel des réformes, le calendrier d'exécution et le rythme des réformes et la traduction opérationnelle des réformes et en consacrant une section non négligeable à l'économie politique des réformes du secteur bancaire ainsi qu'à celle du secteur externe». L'étude montre, par ailleurs, que la mise en œuvre des réformes demeure tributaire du cadre de programmation budgétaire pour les périodes à venir, «mais aussi de la mobilisation escomptée des ressources de financement interne et externe, sachant que l'ensemble de la programmation est soumis aux conditions de la soutenabilité et de la validité des schémas de financement à entreprendre». Les chantiers de réformes à court et long terme L'étude dénombre les réformes devant être engagées à court et à long terme, réformes liées aux questions de financement de la croissance. En effet, la priorité sera accordée au renforcement des capacités de résilience du secteur bancaire, permettant ainsi un meilleur accès aux ressources de financement et une meilleure inclusivité. La grille des réformes devrait inclure l'approfondissement du marché financier par l'intégration des produits innovants et de la finance non conventionnelle, outre des mesures d'accompagnement relatives au développement du secteur privé et à l'amélioration du climat des affaires «par la levée des obstacles à la liberté économique et l'assouplissement des pratiques de marché, la levée des obstacles réglementaires et législatifs à l'investissement étranger, l'application effective du nouveau Code d'investissement, l'accélération de la mise en place du dispositif de partenariat public- privé (PPP) et une réglementation efficiente en matière de passation des marchés publics». Sur le moyen-long terme, les réformes à entreprendre relèvent des priorités de réforme de la politique commerciale pour une meilleure intégration de la Tunisie dans les échanges internationaux et une meilleure compétitivité ( flexibilité du régime de change, processus de démantèlement tarifaire, standardisation des mesures non tarifaires....). De même, des mesures d'accompagnement relatives à l'économie du savoir et des programmes de décentralisation «seraient aussi opportunes».