« La majorité des membres de la cellule terroriste responsable des attentats tragiques contre le musée du Bardo ont été arrêtés. Par contre, quatre suspects au moins sont encore en fuite, dont deux Marocains, un Algérien et un Tunisien », a déclaré, hier, Nejem Gharsalli, ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse à la caserne du commandant martyr Jamel Eddine Agrebi, à Bouchoucha. Les forces de l'ordre ont réussi, en un temps record, et grâce à une réactivité et mobilisation exceptionnelle à démanteler la cellule terroriste, à élucider les circonstances de l'attaque et à procéder à l'arrestation de 23 personnes dont une femme, deux revenants de Syrie, et trois de retour de Libye dont les exécutants de l'opération. Sans compter que quatre autres suspects, au moins, sont en fuite », a indiqué Nejem Gharsalli, ministre de l'Intérieur. Et d'ajouter, l'ensemble des suspects arrêtés sont de nationalité tunisienne et parmi les quatre en fuite, il y a deux Marocains, un Algérien et un Tunisien. Ce dernier, identifié comme Maher Mouldi Kaidi, élément qualifié de dangereux, est accusé d'avoir fourni les armes aux deux terroristes abattus au cours de l'opération du musée du Bardo, le 18 mars, et qui a coûté la vie à un agent des forces spéciales, le martyr Aymen Morjen, 20 touristes étrangers outre des blessures pour 43 autres personnes. Concernant le groupe responsable de l'attentat, le ministre a précisé que les suspects arrêtés opèrent au sein de quatre cellules : cellule de collecte d'informations, de planification, d'exécution et cellule de sortie. Le ministre a annoncé, par ailleurs, que plusieurs autres attaques tendant à déstabiliser l'Etat et à frapper le cœur politique de la 2ème République ont été déjouées, a ajouté le ministre. Chronologie de l'attaque «Les terroristes appartenaient tous à l'organisation d'Ansar Echaria », classée terroriste par les autorités tunisiennes, et qui a prêté allégeance au groupe d'Okba Ibn Nafaâ, a précisé Nejem Gharsalli. Et d'ajouter que le terroriste algérien Khaled Chaieb, surnommé « Lokmane Abou Sakhr », est le cerveau de l'attaque terroriste contre le musée du Bardo. Revenant sur les détails et la chronologie de l'attaque, le ministre a affirmé que l'opération a démarré à 12h06 min, heure à laquelle deux individus munis de 2 kalachnikovs, 4 chargeurs, ceintures explosives et bombes artisanales ont fait irruption au musée. Suite à cette irruption, huit personnes ont été tuées dans une première étape, en dehors du musée, et 12 autres par la suite, à l'intérieur du musée. Les unités d'intervention se sont rendues en un temps record sur les lieux, secondées par la suite par les unités et les brigades antiterrorisme. Des équipes sont, en parallèle, entrées en coordination étroite avec les différents hôpitaux et la protection civile pour porter secours rapidement aux blessés. Et en matière d'évacuation des touristes, le ministre a précisé qu'elle s'est effectuée simultanément avec l'intervention des brigades spéciales. « Nous avons évité au pays une véritable catastrophe et un scénario encore plus dramatique qui aurait pu être une prise d'otages », a-t-il indiqué. Sans compter que les forces d'intervention ont pu éviter au pays un drame encore plus grave. Car les ceintures explosives des terroristes contenaient une matière dangereuse, le « semtex », plus dangereux que la « TNT », qui, en cas d'explosion, aurait causé des dégâts et provoqué un nombre plus important de victimes. Pour sa première sortie médiatique, après les attentats terroristes contre le musée du Bardo, le ministre de l'Intérieur, Nejem Gharsalli, a choisi un endroit symbolique : la caserne du martyr commandant Jamel Eddine Agrebi, à Bouchoucha. Le message est on ne peut plus clair. D'abord rendre hommage aux brigades d'intervention spéciales et aux forces sécuritaires, pour leur réactivité et leur rapidité à neutraliser les terroristes. Ensuite, les forces de l'ordre et la Tunisie resteront debout contre toute tentative de perturbation de l'Etat. « On ne cédera pas à la peur », a déclaré le ministre appelant les Tunisiens à être unis et solidaires face au terrorisme et d'éviter le tiraillement de quelque genre que ce soit. Car, a-t-il ajouté, la Tunisie est confrontée à un ennemi commun contre lequel seule une union sacrée pourrait résister.