La Cour pénale internationale célèbre l'admission de la Palestine en tant que 123e Etat partie Après des mois et des mois de bras de fer diplomatique et des va-et-vient entre Genève, New York et La Haye, Abou Mazen a enfin obtenu sa plus grande victoire en tant que président de l'Autorité palestinienne à travers l'admission de l'Etat de Palestine en tant que 123e Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. En tant que président d'Etat observateur non membre de l'ONU depuis 2012, Mahmoud Abbas avait plusieurs fois menacé d'adhérer à la CPI sans oser franchir le pas. Cette désormais chose faite. «L'accession à la CPI constitue un jalon dans la lutte de notre peuple pour la conquête de ses droits inaliénables», ont communiqué mardi les dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans la foulée, avant-hier, en présence du ministre des Affaires étrangères de la Palestine, Dr Riadh Al-Maliki, la Cour pénale internationale (CPI) a organisé une cérémonie à son siège de La Haye (Pays-Bas) en l'honneur du nouvel Etat partie. Au cours de cette cérémonie, le ministre des A.E. palestinien a reçu des mains de la seconde vice-présidente de la CPI, la juge Kuniko Ozaki, un exemplaire spécial du Statut de Rome, qui symbolise leur engagement commun en faveur du respect de l'Etat de droit sous les regards du président de l'Assemblée des Etats parties, Sidiki Kaba, de plusieurs juges de la CPI, du procureur adjoint de la CPI, James Stewart, et du greffier de la CPI, Herman von Hebel. « Aujourd'hui, alors que la Palestine devient officiellement un Etat partie au Statut de Rome, le monde a fait un pas de plus vers la fin d'une longue ère d'impunité et d'injustice. En effet, ce jour nous rapproche de nos objectifs communs de justice et de paix», a déclaré Dr Riadh Al-Maliki. De son côté, la seconde vice-présidente de la CPI a jugé que l'adhésion au Traité de Rome ne peut être qu'une première étape. «Du fait de l'entrée en vigueur du Statut de Rome pour l'Etat de la Palestine aujourd'hui, la Palestine acquiert tous les droits ainsi que les responsabilités découlant du fait d'être un Etat partie au statut. Ce sont des engagements de fond qui ne peuvent pas être pris à la légère », a fait savoir la juge Kuniko Ozaki. Parallèlement, le président de l'Assemblée des Etats partie a souligné que «cet engagement, des plus symboliques, vient encore une fois confirmer que partout à travers le monde, les peuples épousent les nobles idéaux de la CPI, ceux d'un monde de paix et de justice pour tous». Rappelons que le président Mahmoud Abbas avait signé mercredi 31 décembre la demande d'adhésion palestinienne à la Cour pénale internationale. Le président palestinien avait pris sa décision suite au rejet par le Conseil de sécurité de l'ONU de sa résolution prévoyant un accord de paix avec Israël d'ici douze mois et un retrait des territoires occupés d'ici fin 2017. Il reste à signaler que la CPI a pour mission de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre. Désormais, l'Etat de la Palestine a la possibilité d'engager des actions légales contre Israël. Et le président palestinien ne s'est pas fait attendre. En effet, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa, lors d'une réunion du comité central de son parti, le Fatah, qu'il a présidée, avant-hier, à Ramallah, Mahmoud Abbas a menacé de poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) si le gouvernement Netanyahu décide de réduire les recettes fiscales dues aux Palestiniens. Comme quoi, cette nouvelle arme de dissuasion commence à porter ses fruits. Voilà une victoire pour Abou Mazen et Cie.