L'ayatollah Ali Khamenei a violemment dénoncé, hier, les frappes menées par la coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite contre les rebelles au Yémen et demandé l'arrêt de ces «actes criminels». «Cette action dans la région est inacceptable», a déclaré le numéro un iranien à l'adresse du gouvernement saoudien, selon des propos diffusés sur le site officiel de son bureau (www.leader.ir). «Ils doivent cesser ces actes criminels au Yémen (...) Le gouvernement saoudien doit cesser le plus tôt possible ces crimes catastrophiques», a-t-il ajouté. «Ce que le gouvernement saoudien fait au Yémen ressemble à ce que fait le régime sioniste à Gaza. C'est un massacre, un génocide qui peut faire l'objet de poursuites sur le plan international», a déclaré le guide suprême iranien, en dénonçant «les massacres d'enfants et la destructions de maisons, des infrastructures et des richesses» du Yémen. «Très certainement, les Saoudiens vont subir des dommages», a-t-il averti, sans autre précision. Cette déclaration intervient alors que l'Iran chiite avait tenté un rapprochement avec son rival sunnite depuis l'élection du président iranien modéré Hassan Rohani. Les deux puissances régionales s'opposent notamment sur le conflit syrien : Téhéran est le principal allié régional du régime de Bachar Al-Assad alors que Riyad soutient la rébellion armée. «Nous avons des différends avec les Saoudiens sur différentes questions politiques mais nous avions toujours dit qu'ils agissaient en politique étrangère avec dignité et sérénité», a expliqué le guide. Mais, a-t-il estimé, «quelques jeunes inexpérimentés ont pris les affaires de ce pays en main et le côté sauvage est en train de dominer le côté serein». Il a également dénoncé le soutien des Etats-Unis à la coalition arabe en affirmant que «c'est dans la nature des Etats-Unis de soutenir les oppresseurs». «Leurs avions criminels ont rendu le ciel yéménite non sûr, (...) ils ne considèrent pas cela comme une ingérence mais accusent l'Iran» d'intervenir au Yémen, a affirmé l'ayatollah Khamenei.