Par M'hamed JAIBI La mine et les laveries de Mdhilla poursuivent leur activité. Elles sont pratiquement les seules à tenir le coup. Mdhilla est ainsi le «dernier des Mohicans», le «soldat Ryan» qu'il faut absolument sauver... Mais cela ne totalise pas plus de 15% de la capacité de production nationale de phosphate, de sorte que la Tunisie a perdu ses marchés, dont celui indien qu'approvisionnait en acide phosphorique le Groupe chimique tunisien (GCT). On sabote la production Des «protestataires» de tout poil paralysent les sites de production, les laveries et les sources d'eau, bloquent les moyens de transport du phosphate, occupent les gares pour empêcher les trains de partir, investissent les locaux de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG)... Bref, sabotent la production et minent le développement depuis plus de quatre ans. Sans réaction sérieuse des pouvoirs publics. Faire valoir le prestige de l'Etat Pis, le volume de production a encore régressé de 40% au premier trimestre de 2015 par rapport à l'année passée. D'où l'impératif d'un énergique rappel à l'ordre et de mesures draconiennes à imaginer d'urgence, y compris dans le cadre du prestige de l'Etat cher au président Caïd Essebsi. La logique, vraie ou feinte, des frondeurs est toute simple : l'entreprise étant prospère, elle doit résorber tout le chômage de la région. Mot d'ordre qui a vite évolué vers : le phosphate rapporte beaucoup au pays, nous voulons notre pleine part pour la région. Sinon, pas de phosphate ! Désormais, 30 mille employés au total Depuis la Révolution, on n'a pas cessé de recruter pour tenter de calmer ces protestataires dont, naturellement, le nombre et les exigences n'ont cessé, de ce fait, d'augmenter. Le nombre cumulé des employés de la CPG et du GCT a atteint les 15 mille personnes, auxquelles il faut ajouter un nombre équivalant travaillant dans les domaines de l'environnement, du transport et de la maintenance, souvent des emplois de complaisance. Bref, un total de charge salariale annuelle de 500 milliards de millimes. Alors que le secteur est désormais sinistré et les compagnies menacées de banqueroute, autant que le pays.