Le Parti des travailleurs a dénoncé ce qu'il qualifie de «nominations suspectes des gouverneurs ». Il a mis en garde contre les dangers que représentent ces nominations pour le service public dans la mesure où elles ont privilégié l'appartenance politique aux dépens de la compétence. Dans un communiqué, le parti appelle au respect du droit du Parlement à contrôler les nominations dans l'administration et les rouages politiques de l'Etat et à lutter contre la logique de partage du butin. Le parti appelle à la révision de ces nominations et au respect du principe de transparence pour les prochaines nominations dans différents secteurs d'activité. Le secrétaire général du mouvement Al Chaâb, Zouheir Maâzaoui, estime, de son côté, que les dernières nominations aux hautes fonctions de l'Etat sont douteuses. Il a noté que le gouvernement a emboîté le pas aux gouvernements précédents en se basant sur le critère de l'appartenance partisane au lieu de la compétence. Il a déclaré hier à la TAP que le gouverneur de Kairouan, nommé le 9 avril, avait occupé sous l'ancien régime le poste de délégué (entre 2006 et 2009). Zouheir Maâzaoui a critiqué les nominations au Centre de promotion des exportations (Cepex) au ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières et à la présidence du gouvernement. Imed Daïmi, SG du Congrès pour la République (CPR), considère que sous la Troïka, son parti refusait les nominations partisanes. «Aucun dirigeant du CPR n'a été nommé à un poste diplomatique ou administratif au cours de cette période », a-t-il tenu à préciser. Il s'est dit préoccupé par la récente nomination de Aziza Hatira (Nida Tounès) comme directrice générale du Cepex. Un poste qui, a-t-il fait observer, demande un large domaine de compétence en cette conjoncture économique délicate. Jeudi dernier, le chef du gouvernement Habib Essid a décidé un remaniement partiel dans le corps des gouverneurs avec la nomination de six nouveaux gouverneurs à Gafsa, Tataouine, Jendouba, Zaghouan, Gabès et Kairouan.