Les universités tunisiennes peuvent contribuer à la promotion des entreprises grâce à des travaux innovants. Encore faut-il revoir certaines dispositions pour que ces établissements améliorent leur rendement et leur rayonnement régional. Les entreprises économiques peuvent tirer un grand profit en collaborant avec les universités qui doivent, à leur tour, s'ouvrir sur le système productif afin de familiariser les étudiants avec les outils de travail et l'environnement professionnel. Plusieurs recherches, effectuées par les étudiants dans le cadre de leurs thèses, sont en mesure de donner un nouvel élan à l'entreprise, en termes de production, de prospection et d'innovation. Cette collaboration entre les universités et les entreprises doit être amorcée sous un nouvel angle dans l'intérêt des étudiants et des chefs d'entreprise. Cependant, les universités doivent bénéficier des meilleures conditions de travail, ainsi que d'équipements appropriés pour qu'elles puissent assumer leur délicate mission qui consiste à former de vraies compétences — dans tous les secteurs économiques — qui soient capables d'assurer la prospérité des entreprises et leur donner les outils pour relever les défis qui se présentent. D'ailleurs, des visites ont été effectuées, récemment, par les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à certaines universités pour prendre connaissance des conditions de travail et d'études. Pour un système plus performant Il s'est avéré que plusieurs problèmes persistent au niveau des universités à l'intérieur du pays. Pourtant, l'objectif de l'Etat a toujours été de généraliser la création des universités et des Instituts supérieurs des études technologiques dans les différents gouvernorats. Mais la multiplication des institutions n'a pas permis, de l'avis même de certains acteurs sur la scène de la recherche scientifique, de rapprocher les prestations, de diversifier les spécialités — pour mieux répondre aux aspirations des étudiants et aux exigences des entreprises — dans la perspective de stimuler le marché de l'emploi. Les cadres compétents et la logistique sont nécessaires pour assurer la bonne marche des études. Les étudiants ont besoin d'un accompagnement et d'un encadrement rapprochés pour qu'ils puissent réaliser leurs travaux dans des conditions normales. Les professeurs disponibles dans ces universités font de leur mieux pour venir en aide à leurs étudiants, mais sont parfois débordés, compte tenu du volume du travail dont ils sont chargés. Tenir compte des spécificités régionales Certaines spécialités enseignées ne sont pas adaptées aux spécificités de la région dans laquelle se trouve l'université qui est fréquentée, certes, par des étudiants provenant des divers gouvernorats. On a constaté aussi qu'une même spécialité est enseignée par deux institutions qui sont proches l'une de l'autre. Cet état de fait a rendu certains enseignants, chercheurs, étudiants, voire administratifs peu intéressés à certaines spécialités. D'où la nécessité de trouver des solutions aux différents problèmes qui se posent au niveau des universités en mobilisant, à cet effet, les moyens de travail nécessaires, en se basant sur une approche participative impliquant le ministère de tutelle et tous les intervenants dans le secteur, y compris les acteurs dans le secteur de la recherche. L'objectif est de rendre l'enseignement supérieur et la recherche scientifique plus performants pour qu'ils puissent satisfaire les besoins exprimés par les entreprises. Le ministère de tutelle est en mesure, en tout cas,de favoriser davantage les régions intérieures dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche — compte tenu des demandes exprimées par les structures syndicales et les habitants — à travers certaines dispositions ou réalisations d'envergure. Parmi les solutions proposées, la révision de la politique de recrutements au sein des institutions concernées — cadres enseignants, administratifs et ouvriers — en s'occupant de leur situation matérielle pour les inciter à s'établir dans leurs régions. Les enseignants proposent aussi de revoir la politique de création des technopoles en se basant sur des études scientifiques qui montrent la rentabilité des spécialités abritées et leurs impacts sur les régions concernées. Ces technopoles pourraient bien être transformés en des «pôles d'excellence», à condition de revoir certaines spécialités scientifiques abritées quitte à les remplacer par d'autres le cas échéant pour qu'elles soient mieux adaptées aux besoins de la région au niveau économique. Il serait utile, de même, d'unifier certaines spécialités enseignées par des établissements universitaires proches les unes des autres, tout en favorisant le partenariat avec des établissements universitaires étrangers spécialisés dans les domaines scientifiques et technologiques. Des unités et des laboratoires de recherche pourraient être créés vu le besoin pressant des entreprises en innovation. La recherche devrait être axée davantage sur le développement, en renforçant les relations entre l'université et son environnement économique et social pour encourager la qualité et l'innovation.