Par Anis SOUADI La réduction du taux de chômage est restée le défi prioritaire de notre politique de développement économique. Cela est d'autant plus légitime que ce problème n'a cessé d'atteindre, d'une année à l'autre, des seuils alarmants, faute surtout d'un secteur privé incapable de répondre à des demandes d'emploi de plus en plus importantes, notamment celles des nouveaux diplômés. On reconnaît tout de même que l'environnement des affaires n'a pas aidé le secteur privé à s'exprimer pleinement. Ce qui explique d'ailleurs un niveau d'investissement encore très faible. On parle ainsi d'une moyenne de 15 à 16% du PIB, alors que dans certains pays concurrents, la contribution du secteur privé est beaucoup plus importante. Et c'est surtout la timidité des investissements étrangers qui a nettement pénalisé aussi bien notre environnement d'affaires que notre croissance économique. Cette timidité des investissements étrangers trouve sa source dans une administration publique rigide, lente et peu motivante. Les exigences fiscales et réglementaires, la complexité des procédures administratives et la lourdeur des charges sociales sont autant de facteurs contrariants. Sans parler des droits monopolistiques qui ont condamné des secteurs entiers, pourtant compétitifs, à rester totalement fermés à la concurrence étrangère. D'un autre côté, on estime, comme on l'a déjà souligné, que la croissance économique et, par conséquent, la création d'emplois et donc de richesse ont été également pénalisées par l'incapacité de notre production à investir et à maîtriser les secteurs à haute valeur ajoutée, en raison d'un capital humain encore peu qualifié. Et c'est certainement notre système éducatif qui est en cause, car incapable de répondre aux besoins réels de notre économie. Aujourd'hui, il est absolument urgent de revoir en profondeur cette question à la faveur d'un nouveau système plus innovant et mieux orienté vers les nouvelles exigences économiques aussi bien nationales qu'internationales. Il est urgent aussi de dynamiser davantage les activités de recherche et de développement pour s'assurer une production performante et compétitive. D'ailleurs, les projections de porter le niveau de l'investissement public dans les activités de recherche et de développement à 1,75% du PIB d'ici 2016 témoignent de cette orientation stratégique.