Il serait fort utile que la nouvelle vague de dirigeants accepte l'idée qu'aucune équipe de football n'est parfaite, qu'il y a de bons, mais aussi de mauvais matches. Que, parfois, une défaite vaut mieux qu'une victoire. Il n'est pas toujours facile de dégager une logique de raisonnement cohérente et pertinente dans le discours de la nouvelle génération de responsables. Parfois, cela dépasse le cadre purement sportif pour devenir une obstination. Ou un caprice? Sans doute. Au fait, on n'est jamais suffisamment réaliste lorsqu'il s'agit de donner son avis sur un match, ou encore sur la valeur d'une équipe. Les résultats ont tendance à tout effacer, que ce soit les choix les plus appropriés ou les plus incompréhensibles. Souvent, ce sont les circonstances et les événements qui décident. Un maudit d'un côté, un chanceux de l'autre. Le football n'est pas toujours rationnel et tout passe par le résultat. Mais la valeur d'une équipe se mesure en grande partie, à sa capacité d'adaptation face à toutes les contraintes, face à tous les déboires. On accepte une défaite comme on applaudit une victoire. Mais ce n'est pas parce qu'on parle beaucoup qu'on peut faire les choses plus et mieux que les autres. Dans chaque défaite et au premier faux pas, c'est toujours le même discours, la même pédagogie, mot à mot. D'abord, on fustige le bureau fédéral, ensuite on menace d'un éventuel retrait de la compétition. En aura-t-on jamais fini de faire du surplace au point d'en perdre la face ? Ego, devoir de parole? Ici et là, on se laisse prendre au piège de la tentation médiatique. S'en remettre, aujourd'hui, à la vision des dirigeants qui manquent terriblement d'expérience, de savoir-faire, n'est pas un pari erroné, déplacé, tant le destin des équipes est devenu lié à des facteurs extrasportifs. Tenir une comptabilité à ce sujet relève d'un exercice de haute voltige. La situation dans laquelle se trouve aujourd'hui le football tunisien montre que la nouvelle vague des dirigeants préfère prendre la tangente. Des responsables parachutés qui débarquent accidentellement et qui sont connus grâce à un trait distinctif: ils ne disent pas ce qu'ils font et ne font pas ce qu'ils disent... Il serait bénéfique que ces pseudo-dirigeants acceptent l'idée qu'aucune équipe de football n'est parfaite, qu'il y a de bons, mais aussi de mauvais matches. Que, parfois, une défaite peut mieux servir qu'une victoire. On perd les vertus Il serait pertinent qu'ils admettent, aussi, qu'on ne peut gagner à n'importe quel prix et qu'ils ne peuvent pas à chaque fois défendre gratuitement leurs équipes dont on connaît les limites. Plus qu'un constat, c'est une évidence: il y a un décalage entre ce qui est évoqué, préconisé et défendu, et ce qui est démontré sur le terrain, entre l'image qu'on veut donner et la valeur intrinsèque, notamment des joueurs recrutés et sur lesquels on avait misé. De toutes les façons, il serait souhaitable que ces dirigeants, excessivement médiatisés, prennent un peu de recul, tempèrent leurs déclarations et leurs discours et regardent surtout leurs équipes de l'extérieur. Cela pourrait être une bonne expérience, ou encore une bonne leçon car, quand on est à l'intérieur, on n'y voit pas vraiment tout ce qui se passe. Il va bien falloir arrêter tout cela, sous peine de faire encourir de graves problèmes au football tunisien. Il est temps de faire éclater cette bulle des dérives médiatiques, ces accusations gratuites sur fond de fuite en avant. Sportivement parlant, cela ne peut plus tenir. Plus que jamais, on aurait besoin aujourd'hui d'un climat de sérénité pour communiquer ses certitudes et pas un refus viscéral qui fait tout le confort des opinions publiques. A vrai dire, ce qui se passe, pas seulement dans les coulisses, mais surtout dans les lieux publics, alimente les polémiques de façon bien particulière. Le tort des grands clubs réside dans le fait que leur entourage n'a pas suffisamment évolué, surtout avec les circonstances et face notamment aux attachements conditionnés, selon les goûts ou les bords. Ce n'est pas pareil de donner son avis et de donner des leçons. Voilà qui se tient mieux qu'un semblant d'analyse fondé sur un procès de personnes, de faits et de circonstances.