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La danse comme une transgression jubilatoire
Zaglam de Lassaâd Ben Abdallah
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 05 - 2015

Le spectacle remet à jour ce patrimoine tombé vite dans l'oubli et reconstitue dans ses fragments
la relation avec l'autre.
Quatorze ans après « Mensiet » (les Oubliées), puis « Mensia » (l'Oubliée - 2014), le metteur en scène Lassaâd Ben Abdallah boucle le tryptique avec « Zaglam » (le tabel ou joueur de tabla). Le spectacle réunit un duo à l'audace remarquable. Un premier cycle de ce spectacle produit par Habib Bel Hédi est programmé au Rio du 22 au 24 mai.
Quand on sait qu'une émission de télévision a été annulée en raison de la présence d'une danseuse qui effectuait un numéro de danse du ventre, que dire d'un spectacle où les deux protagonistes sont des hommes : l'un, Cheb Béchir, le Zaglam (zaglama est dans le langage guejmi la tabla), une sorte de brute, bien bâti aux bras tatoués et El-Hayeb, Rochdi Belgasmi, un danseur frêle comme un papillon mais à l'énergie foudroyante, qui danse durant une heure, quinze sans répit.
Mix traditionnel et contemporain
La représentation s'ouvre par un numéro à la Michael Jackson, le pape de la danse pop apprécié par plusieurs générations de jeunes. Ce numéro, comme celui de la fin, qui est une valse, sont des digressions. « A mon âge, je peux me permettre ce genre de felta (digressions)», déclare, Lassaâd Ben Abdallah qui a tenté de faire un mix entre traditionnel et contemporain, d'où l'utilisation de l'iphone pour l'extrait de musique de la valse de Strauss.
Les textes, chantés par la voix éraillée et rocailleuse par l'alcool et le tabac de Cheb Béchir, racontent d'une certaine manière la Tunisie. Ils sont issus d'un patrimoine transmis oralement par les aînés. Il s'agit d'une mémoire assez récente éparpillée ici et là. Ça parle des Italiens, des colonisateurs français, des Allemands qui ont fait un passage par la Tunisie lors de la Seconde Guerre mondiale, des alliés américains, des Algériens qui se sont réfugiés en Tunisie durant l'époque coloniale. Un corpus de chansons glané ça et là pour reconstituer une mémoire dont les traces sont visibles dans les hangars délaissés, les constructions qui menacent ruine.
La relation avec l'autre
Le spectacle remet à jour ce patrimoine tombé vite dans l'oubli et reconstitue dans ses fragments la relation avec l'autre : le colon violeur qui non seulement ne veut pas reconnaître ses crimes et ses délits, mais continue encore à fermer ses portes aux jeunes qui aspirent au départ. La chanson sur Marseille ou celle de la prison du « roumi » (l'occidental) renvoie à cet enfermement.
Le travail de la danse a été effectué sur le pas tunisien et Lahzam ( la ceinture), qui «crée actuellement une polémique au Sud la Tunisie», martèle Lassaâd Ben Abdallah. Le dispositif mis en place bannit les tabous et les cloisons. La lumière agressive et les cordes servent à écraser les protagonistes. Aidés par la boukha (liqueur), ces derniers vont se déchaîner puis s'abandonner jusqu'à la transe. Les pas du danseur se font didactiques puis évoluent progressivement à un rythme soutenu.
Spectacle pluridisciplinaire, Zaglam est fait de chorégraphie, théâtre et musique utilisant des fragments répétés dans des variations subtiles où le corps est sublimé. Il nous libère d'un regard rétrospectif et folklorique pour nous transposer dans l'univers poétique des « voyous » et des zoufris qui se servent de la partie érotique de leur corps (l'un la taille et l'autre le bras) grâce aux rythmes transmis par cet instrument de percussion Zaglama, symbole de virilité dans les fêtes populaires mezzoued.
Entre passé et présent, tradition et modernité, les trois interprètes : Cheb Béchir Zaglam (le percussionniste), Rochdi Belgasmi El-Hayeb (le branleur), et Lassaâd Ben Abdallah El-Nabbar (le commentateur) ont rallié le Nord avec le Sud, l'Est avec l'Ouest en traduisant d'une manière puissante les voix des laissés pour-compte qui n'ont plus que le chant et la danse pour s'exprimer. Le trio a réalisé un excellent travail notamment le danseur qui a appris à danser grâce à Khira Oubaydallah et Zohra Lambouba, icônes de la danse traditionnelle tunisienne.


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