Devant un public qui l'a porté à bout de bras, l'Olympique de Marseille a enchaîné avec un troisième titre Sans avoir à trop brillé, l'Olympique de Marseille a remporté mercredi soir, à Radès, le Trophée des champions au détriment d'une formation parisienne qui a présenté un meilleur volet offensif, mais sans concrétiser les occasions créées. Après s'être neutralisées à l'issue du temps réglementaire, les deux équipes ont eu recours à la séance des tirs au but, remportée par l'OM (5-4). Pour ce qui est du jeu, les vingt premières minutes ressemblaient plutôt à un match de début de saison, tellement le rythme était lent. La première alerte sérieuse parvient à la 25' des pieds du Marseillais Mamadou dont le tir passe à côté. Une première tentative annonciatrice d'un changement de registre et un match qui commence à prendre forme. Et si les Phocéens étaient les premiers à donner l'alerte, ce sont les Parisiens qui se montrèrent les plus entreprenants, à l'instar du tir de Mathieu Bodmer du côté gauche de la cage de Mandanda (39') ou encore celui de Néné sur le petit filet (53'). Que des ratages côté parisien, ce qui explique la frustration d'Antoine Kombouaré: "Le premier sentiment qui m'anime, c'est la déception. Nous avons eu quand même la main mise sur le match et des occasions, mais la finition nous a fait défaut. Il nous a manqué le coup de rein et la fraîcheur pour être lucide devant le but. Nous avons bien maîtrisé les attaquants marseillais, puisque nous avons concédé peu d'occasions. Ça reste un bon match de préparation. L'essentiel est d'être fin prêt le 7 août, date de la reprise du championnat", a déclaré l'entraîneur du PSG. Un soutien sans faille Si le PSG a poussé sans que la réussite ne soit au rendez-vous, l'OM a bénéficié d'un soutien sans faille de la part du public présent sur les gradins du stade de Radès. Un soutien apprécié par l'entraîneur marseillais, qui en doutait un peu avant le coup d'envoi : "C'est une sensation très agréable de voir la majorité du stade, soutenant l'OM. Nous doutions un peu avant la rencontre, de ne pas avoir le même soutien qu'au Vélodrome. Nous étions agréablement surpris car l'encouragement du public de Radès a été important pour les joueurs. Marseille est une ville cosmopolite et nous savons que l'OM est très apprécié au Maghreb", a déclaré avec le sourire, Didier Deschamps. Le champion du monde 98 est un homme heureux. Et pour cause, il a remporté à Radès son troisième titre d'affilée à la tête du club phocéen : "Nous avions eu les mêmes dispositions que l'année dernière. De ce fait, remporter ce Trophée des champions s'inscrit donc dans la continuité. Il y a eu pas mal d'intensité et d'opposition des Parisiens pendant vingt minutes. Il y a eu une bonne qualité de jeu, mais pas de but, parce qu'il y avait deux bons gardiens", a estimé l'entraîneur marseillais. "Ben Arfa a du potentiel" Interrogé sur Hatem Ben Arfa, qui a fait son apparition à la 53', l'entraîneur de l'OM a répondu: " Sa régularité, c'est la grande question. Il a du potentiel. Il avait du cœur pour participer à ce match. J'ai préféré le faire rentrer comme joker. Je sais qu'il est capable de faire des choses, il l'a fait sur deux ou trois actions. Commencer un match, sur le plan athlétique, c'est difficile actuellement pour lui. S'il est capable de faire en 90 minutes ce qu'il fait en 20 minutes, ça change beaucoup de choses", estime Deschamps. Une chose est sûre, Deschamps et Ben Arfa sont retournés heureux à Marseille, puisque couronnés de leur séjour tunisien. Extra-ball Tous les chemins mènent à Radès. C'est l'impression qui s'est dégagée sur le chemin du stade. A plus d'une heure du coup d'envoi de la rencontre OM-PSG, l'embouteillage battait son plein, au point que les voitures avançaient au compte-gouttes. C'est une mosaïque de nationalités qui a pris d'assaut les gradins de Radès. Sur la route, les voitures portaient des immatriculations tunisienne, algérienne et française. Avant le coup d'envoi de la rencontre, la ballet de Syhem Belkhodja a présenté une belle chorégraphie, histoire de faire patienter la galerie. La majorité du public a soutenu l'Olympique de Marseille. Chaque action parisienne était sifflée, y compris les tirs au but. Par contre, toute tentative marseillaise était soutenue par tout le stade, ou presque. On avait l'impression que le temps d'une soirée, le Vélodrome a été transféré à Tunis. Le fameux slogan "Allez l'OM" a retenti dans l'arène de Radès. L'objectif fixé par la FTF et la LFP a été atteint. Le record a été battu : ils étaient 34 600 spectateurs l'année dernière à Montréal à suivre le Trophée des champions, contre 57.000 mercredi dernier à Radès. Une fois n'est pas coutume. L'organisation au sein de la tribune de presse a été parfaite. Le nom des organes de presse était indiqué sur les pupitres. Pas difficile de trouver sa place. De plus, aucune personne étrangère au corps des médias n'a été autorisée à prendre place dans la tribune. On en redemande. Steve Mandanda, le portier marseillais, a été élu meilleur joueur du match. Un trophée de plus pour les Phocéens.