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Partenaires ou rivaux ?
Après le premier test de l'équipe gouvernementale
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 05 - 2015

Maintenant que le bilan des cent premiers jours du gouvernement Essid est établi et qu'on s'est rendu compte à l'évidence que la situation économique et sociale va de mal en pis, comment celui-ci va-t-il réagir? Est-ce qu'après ce constat amer, il va prendre des mesures radicales sur tous les fronts pour essayer de réparer les nombreux dégâts? Mais, au vu des dissensions au sein du gouvernement et des orientations de celui-ci, peut-on espérer un soulagement dans ce sens ? Habib Essid dispose-t-il d'alternatives réelles pour pouvoir opérer le changement salutaire?
Libre cours à la corruption
La période de grâce est écoulée et le gouvernement n'a pas encore entamé une réforme radicale pour lutter contre la fraude fiscale, qui est susceptible de générer des ressources additionnelles dont le pays a cruellement besoin. A ce propos, il est plus qu'urgent de revoir le régime forfaitaire des impôts qui laisse la porte grande ouverte devant cette fraude, notamment dans les professions libérales. L'illustration parfaite de cette anarchie qui sévit dans le pays, sous le regard contemplateur du gouvernement, c'est la fuite des capitaux de manière illicite qui s'élève à près de 9,3 milliards de dollars. 89% des Tunisiens considèrent que le manque de volonté politique est l'une des principales causes de cette prolifération de la corruption en Tunisie. Effectivement, jusqu'à maintenant, on n'a vu le gouvernement afficher sa fermeté qu'à l'égard des grévistes — les vrais — qui ne coûtent pas cher au trésor public, comparés à ces grands fraudeurs. Le porte-parole du Front popuaire, Hamma Hammami, s'est demandé, dimanche dernier, dans l'émission «Kahwa arbi» sur Wataniya 1, pourquoi le chef du gouvernement, Habib Essid, ne prenait-il pas, en sa qualité de gardien du temple des finances publiques et de la justice, des mesures contre les barons de la contrebande, les corrompus et ceux qui ont amassé des fortunes colossales dans des conditions louches qui, aujourd'hui, gangrènent toute la société et ses institutions. Donc, la corruption est galopante, l'évasion fiscale continue en s'accentuant et l'impunité est de rigueur comme à l'accoutumée. Ce diagnostic alarmant est conforté par des études statistiques. Le président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, Samir Annabi, vient de déclarer, au cours d'une séance d'audition devant la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et du contrôle de la gestion des deniers publics relevant de l'ARP, que l'Instance a présenté à la justice 400 dossiers, tout en indiquant que le plus grand nombre de ces dossiers concerne les secteurs de l'énergie, les fermes publiques et le domaine foncier et la douane, où l'affaire des camions, franchissant le poste frontalier de Ras Jdir par force, ainsi que celle relative aux dépôts de pétards et de fumigènes de Sfax sont classées, d'après les affirmations du président du bureau exécutif du syndicat des agents de la Douane, Mohamed Ghodbane. Pour faire face à ce fléau, Samir Annabi propose la mise en place d'une structure constitutionnelle de lutte contre la corruption qui serait habilitée d'interpeller le gouvernement et les administrations publiques.
S'entendre comme larrons en foire
Une étude, réalisée par l'Association tunisienne des contrôleurs publics, révèle que la corruption est beaucoup plus sensible dans le secteur public, où elle atteint les 79%, que dans le secteur privé, où elle est de l'ordre de 21 %. Dans ce cadre, l'expert international dans le domaine de l'énergie, Ridha Maâmoun, a annoncé que trente plaintes, appuyées par des preuves tangibles, dans des affaires de corruption ont été portées contre plusieurs responsables dans le domaine de l'énergie en Tunisie.
Mais plus les informations sont ébruitées à propos de cette question, plus les démentis officiels se succèdent, s'accentuent et prennent la forme d'accusations, voire de menaces à l'endroit de ceux qui les propagent. C'est ce que laissent entendre les déclarations du ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, qui qualifie ceux qui dirigent la campagne «Où est le pétrole?» et ceux qui les suivent de naïfs, faisant, par-là, écho à la position du chef du gouvernement de la Troïka, Ali Laârayedh, qui soutenait la même chose et qui était même allé jusqu'à affirmer qu'il n'y avait pas de corruption dans le secteur de l'énergie. Cette position a fait l'objet de suspicion d'autant plus que son parti s'est farouchement opposé à l'insertion dans la Constitution d'un article sur la transparence en matière d'énergie, permettant aux Tunisiens de connaître leurs richesses en gaz et en pétrole et imposant la publication au Jort de tous les contrats et conventions, concernant l'exploration, la recherche et l'exploitation des ressources naturelles nationales en général. Décidément, ce n'est pas un hasard si Ennahdha et Afek Tounès se trouvent dans la même coalition gouvernementale, puisque cette symbiose entre les deux partis vient d'être renforcée par l'un des dirigeants de ce dernier, Riadh Mouakher, qui a déclaré, il y a deux jours, sur le plateau de Nessma, que même si elle existait, la corruption dans le secteur de l'énergie ne serait pas plus importante que celle qui existe dans les autres secteurs. Donc, selon sa logique, il n'y a pas de différence entre celui qui vole un bœuf et celui qui vole un œuf. En fait, cette entente n'est que la face du médaillon, car pour ce qui est du revers, c'est une toute autre histoire.
Saisir l'opportunité
En effet, le député du Front populaire, Ammar Amroussia, a accusé le mouvement Ennahdha d'être derrière la vague de protestations qui secouent le bassin minier et la région d'El Faouar. Cette incrimination est appuyée par la déclaration de son camarade Mongi Rahoui, qui a affirmé que le parti islamique est incapable de s'inscrire dans un projet national et qu'il n'adhère au gouvernement que formellement, étant donné qu'il n'est pas actif et qu'il ne fournit aucun effort pour l'aider à réussir dans sa mission. Rahoui a ajouté qu'Ennahdha est en train de monnayer sa présence au sein du gouvernement et guette l'occasion pour s'emparer du gouvernement et renverser la situation en vue de détenir le pouvoir et devenir la première force politique du pays. Il était clair que, depuis le départ, cette coalition gouvernementale était boiteuse et qu'elle était incapable d'apporter la solution escomptée, puisqu'elle était basée sur des quotas partisans et qu'elle s'est contentée de reconduire la politique menée par la Troïka et le gouvernement Jomaâ, fondée sur l'endettement extérieur. Cette conviction est partagée par plusieurs économistes et hommes politiques, dont le porte-parole du FP, qui essaye, cependant, de tendre la perche à Habib Essid, en révélant qu'«aujourd'hui, le moment est opportun pour que le gouvernement change de cap et adopte les solutions idoines, et la gauche est prête à réagir positivement, en collaborant avec le chef du gouvernement en vue de sortir le pays de son périlleux blocage». C'est une vraie opportunité, d'autant plus que la crise de la CPG est en train d'être désamorcée, grâce, entre autres, à Adnène Hajji qui a lancé un appel à ses partisans, les invitant à mettre fin aux grèves et aux sit-in et à œuvrer à la reprise immédiate de la production au bassin minier. Alors, après l'apparition de ces signes positifs, illustrant la bonne volonté de l'opposition, et le constat de l'improductivité du modèle de développement, Habib Essid ne devrait-il pas rectifier le tir et sévir contre tous les contrevenants? Mais, il faut au préalable que le gouvernement soit constitué d'une équipe homogène et bien soudée. A-t-il vraiment les moyens d'imposer une telle discipline et un tel ordre?


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