Eternel serpent de mer, « Le Maghreb : un moteur pour la création d'emplois? » est remis sur le tapis une fois de plus, mercredi et jeudi à l'occasion d'un séminaire qui se tiendra dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis pour débattre des gains potentiels de l'intégration économique maghrébine en termes de création d'emplois. La rencontre permettra d'amener experts, universitaires et hommes d'affaires à réfléchir ensemble sur les axes pertinents de la relation binaire entre intégration économique et création d'emplois. Plusieurs problématiques seront au cœur des débats, notamment l'intégration économique comme moyen d'attirer les investisseurs, les services en tant que gisement d'emplois qualifiés, la mobilité de la main-d'œuvre, flux migratoires compris, la nécessaire adaptation de l'UMA au service d'une vraie politique effective d'intégration économique et en l'emploi, comme obstacle possible à l'intégration maghrébine. De tels axes seront approfondis, en prévision du colloque international de juillet 2013 dont on espère qu'il apportera des réponses et des solutions concrètes à la problématique des gains de l'intégration économique en termes de création d'emplois. Avec une population totale de 85 millions d'habitants et des ressources naturelles abondantes, le Maghreb se distingue par la complémentarité en termes de main-d'œuvre et par une histoire et une culture communes de nature à rapprocher ses peuples. Le Maghreb est aussi une région qui se caractérise par une croissance économique certes soutenue mais modeste, une forte pression démographique, un taux de chômage particulièrement élevé, supérieur à la moyenne mondiale et touchant essentiellement les jeunes diplômés et les femmes, des IDE insuffisants vers la région, des taux d'analphabétisme et de pauvreté particulièrement importants. Or, chaque pays maghrébin fait cavalier seul pour la conclusion d'accords commerciaux: PAFTA1 pour la Tunisie, le Maroc et la Libye depuis 1997, zone de libre-échange avec l'Union Européenne pour la Tunisie (1995), le Maroc (1996) et l'Algérie (2002), accords d'Agadir en 2007 entre la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et l'Egypte, etc. Créée en 1989, L'Union du Maghreb Arabe (UMA) n'a pas apporté grand-chose en la matière. Les échanges entre les cinq pays qui la composent représentent à peine 3% de leur PIB total. Pourtant, l'intégration économique maghrébine pourrait être profitable en termes de produits, de main-d'œuvre, de ressources naturelles, d'attractivité pour les investissements. Elle accroîtrait en même temps le poids de la région dans l'économie mondiale. Télécharger : Programme Présentation