Sous le Haut Patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, le 2ème Forum des hommes d'affaires Maghrébins a démarré lundi 10 mai 2010 au siège de l'UTICA. L'objectif principal de cette rencontre est de renforcer la complémentarité maghrébine et de réaliser une Union économique maghrébine sous la forme de Marché Commun Maghrébin (MCM). Dans son allocution, M. Ibrahim Hafedh El Omrani, président de l'union maghrébine des employeurs, a mis en avant le rôle des acteurs économiques pour renforcer l'union Maghrébine. Il a souligné que ce forum offre l'occasion de discuter des préoccupations des hommes d'affaires de la région. De sa part, M Hédi Djilani, président de l'UTICA, a rappelé l'évolution du contexte international notamment économique et les défis de l'économie maghrébine face aux menaces nouvelles. Le président de l'UTICA a souligné l'importance de mettre des plans et des programmes communs pour développer une certaine autonomie maghrébine et dépasser les fameux 3% d'échanges intermaghrébins. M. Habib Ben Yahia, secrétaire général de L'UMA s'est, quant à lui, penché sur le rôle des acteurs politiques dans la coopération et la réalisation des objectifs stratégiques de la région qui portent sur des questions que les différents partenaires maghrébins ont tous à gérer. Parallèlement à cela, cette coopération complète les politiques nationales et encourage l'intégration dans l'espace Maghrébins. Le Premier ministre M. Mohamed Gannouchi, a insisté dans son allocution sur le renforcement des marchés maghrébins à travers des programmes qui permettent à chaque pays de reformuler ses propres ambitions dans le cadre d'une nouvelle vision constructive. Il peut s'agir de l'établissement d'un système de libre-échange, du développement d'infrastructure. Il considère que la complémentarité économique Maghrébine est un besoin urgent et nécessaire pour pousser le processus de l'union maghrébine. Il ajoute «l'intégration économique des pays maghrébins permet d'accroître de 2 % le taux de croissance du PIB et d'attirer près de 3 milliards de dollars d'investissements directs étrangers par an, de manière à créer un nombre additionnel important d'emplois». Il est à noter que le volume des échanges inter-maghrébins ne dépasse pas 3% par an par rapport à leurs échanges avec le reste du monde alors que les échanges maghrébins avec l'espace européen excèdent les 66%, et qu'un taux de croissance de 4,6% au sein de l'UMA est jugé en deçà des potentialités existantes, car en dessous du seuil des 8% fixés par le FMI pour la région. De son coté, le ministre marocain de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezzouar considère que l'intégration économique reste une pierre angulaire de la réalisation de l'union de Maghreb. Il insiste sur la création d'un espace d'échange libre dans le cadre d'une vision partagée. Il a ajouté que la modernisation des systèmes financiers et douaniers et le développement des infrastructures, notamment portuaires, constituent un préalable à la réalisation de l'intégration de l'économie maghrébine, à la lumière de la récession économique actuelle dans le monde, et un facteur déterminant dans l'impulsion de la croissance et la réduction du chômage. Les participants à ce forum, issus des pays de Maghreb, ont trouvé dans ce cadre une occasion d'échanger leurs vues et leurs expériences.ils ont discuté des enjeux politiques qui bloquent le processus de l'intégration économique et autres questions liés à l'infrastructure, les télécommunications, le transport… Dans ce cadre, Mansour Ben Halim, un homme d'affaires Libyen, a souligné qu'il n y a pas une véritable coopération économique entre les pays de Maghreb par rapport à d'autres partenaires économiques comme l'Union européenne, en notant que «la Lybie importe les produits maghrébins à travers des pays de l'Union Européenne». De sa part, Mehdi Maalaoui, un participant marocain s'interroge sur les relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie en ajoutant: «comment peut-on parler d'intégration économique maghrébine quand on est confrontés à un contexte politique hostile»? L'intégration économique était l'axe des exposés des intervenants et des participants lors de cette rencontre. L'intégration représente l'objectif actuel des politiques communautaires pour renforcer des marchés régionaux. Les participants à cette rencontre ont discuté, également, des moyens susceptibles de dépasser les obstacles qui handicapent les investissements intermaghrébins qui sont encore en deçà des attentes, ainsi que des exigences de l'entreprise économique et la promotion de son environnement afin qu'elle soit capable de faire face à la concurrence étrangère. L'UMA, a traversé plus de 20 ans d'histoire, autant d'années d'expériences qui lui ont permis de développer et de mettre en œuvre un marché, uniquement opérationnel, des biens et des services, des travailleurs et des capitaux. Elle est ainsi le témoin des avantages significatifs de ce marché intérieur pour les citoyens de l'UMA. Répondant à la question, qui est responsable de la complexité du processus de l'UMA et les solutions attendues pour dépasser les obstacles? Ali Godan Naeil, directeur général de la société lybienne «W.L.C for construction» a fait remarquer que les échanges commerciaux intermaghrébins demeurent en deçà des espérances et que l'établissement d'un cadre propice à l'intégration passe nécessairement par la réalisation de projets mixtes qui dépassent les espaces exigus que représentent les marchés locaux pour englober un espace plus large qui compte 100 millions de consommateurs. Il a souligné la nécessité de renforcer l'unité maghrébine et d'élaborer des initiatives propres à faire face aux incidences de la crise économique mondiale et à favoriser l'émergence d'un grand pôle économique maghrébin, sur la base des potentialités importantes dont dispose la région du Maghreb. Il a insisté notamment sur la complémentarité politique et économique. Il fait endosser les problèmes qui empêchent l'intégration économique dans la région à tous les acteurs économiques, politiques dans tous les pays. En vingt ans, l'échec de création d'un espace de libre circulation entre les cinq pays fondateurs de l'UMA se traduit par deux millions d'emplois perdus. Un chiffre qui, selon M. Djilani, pousse à se demander qui supporte la responsabilité d'avoir empêché les peuples de profiter de tant de richesses. En marge du forum, un salon économique est organisé ainsi que des rencontres B to B entre les hommes d'affaires. Ils ont profité de cette occasion pour renforcer leurs liens de coopération et pour fonder de nouveaux partenariats dans les différents domaines d'activités (agroalimentaire, textile-cuir et chaussure, chimie-plastique, santé-industrie pharmaceutique, papier-emballage…). Le deuxième forum des hommes d'affaires maghrébins a été marqué par une participation remarquable des acteurs économiques comme suit: environ un millier d'opérateurs économiques, de décideurs et de responsables politiques venus des cinq pays maghrébins, 394 sociétés de la Tunisie, 47 du Maroc, 30 de Mauritanie, 45 de l'Algérie et 116 de la Lybie. Le Forum de Tunis est venu renforcer le 1er Forum d'Alger. Plus que de l'espérance, nous misons dès maintenant sur le Maroc qui abritera le 3ème Forum. L'entreprise maghrébine n'a d'autre choix que de persévérer dans cette direction. L'espace économique maghrébin uni ne tardera pas à voir le jour.