Entendu jeudi soir sur Attounissia lors du talk show de Moez Ben Gharbia cet échange entre deux invités : Naji Bghouri (journaliste) s'adressant à Abou Zid Ettounsi, un Tunisien qui venait juste de rentrer de Syrie après avoir combattu au côté des insurgés : Au cas où les laïques remporteraient les élections, prendriez vous les armes contre eux pour les en empêcher ? Réponse : oui bien sûr (C'est dit sur le ton de l'évidence, comme si cela allait de soi). Un ange passe sur le plateau On devine à leurs mines renfrognées, la grande inquiétude des invités. Slaheddine Jourchi adopte un ton paternaliste pour expliquer à Abou Zid que sa démarche ne peut pas être assimilée au jihad. Imperturbable, son interlocuteur défend sa position en convoquant les plus grands exégètes de l'islam. Grand seigneur, il consent quand même à appeler les Tunisiens à ne pas rendre en Syrie. Apparemment, Abou Zid n'a pas été interrogé à son retour comme s'il venait d'effectuer un voyage touristique. Ce qui en dit long sur la façon dont on traite cette affaire en haut lieu. Mais le plus grave est ailleurs. Les propos qu'il a tenus donnent froid au dos, car ils viennent corroborer les déclarations de certains jihadistes. La Tunisie n'est plus considérée comme une terre de mission, mais une terre de jihad. Assurément, notre pauvre pays n'a pas fini de manger son pain noir.