Il sera dit qu'aucun parti tunisien ne sortira indemne de ces élections. Dans le paysage politique tunisien, Ennahdha faisait figure d'exception par son organisation interne, le dévouement de ses cadres et la discipline de ses militants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. A défaut d'avoir réussi sa mue sur le plan politique, Ennahdha s'est mise à ressembler aux autres partis avec leurs débats houleux, leurs déclarations tonitruantes dans les médias et même leurs dissidents. A l'origine de cette fronde, les listes électorales tant convoitées par les militants, mais aussi l'usure du pouvoir et les orientations du parti. Devenu secrétaire général du parti Al Bina Al Watani après avoir été pendant 30 ans un des cadres les plus en vue du parti, Riadh Chaïbi a annoncé à Mosaïquefm que «les candidats de sa formation aux prochaines élections avaient subi des pressions dans certaines régions pour retirer leurs candidatures et quitter le parti», n'hésitant pas à pointer un doigt accusateur en direction d'Ennahdha. Même si rien n'a filtré de la réunion de la Choura en dehors des déclarations officielles, des indiscrétions font état de discordances sur le choix des listes électorales, la vieille garde n'ayant pas digéré son éviction dans la plupart des circonscriptions. Voilà qui doit rassurer les partis concurrents qui ont vu ces derniers temps de nombreuses défections également à cause de ces fameuses listes électorales.
