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Mériem Ben Salah: de Salammbo à Berkeley
Publié dans Leaders le 22 - 01 - 2010

Le cas de Mériem Ben Salah, est typique de cette génération de Tunisiens, issue d'un milieu modeste dont les parents ont compris que les études étaient le moyen le plus sûr d'une ascension sociale. Mériem a raison d'insister sur l'éducation qu'elle a reçue de ses parents, de leur compréhension à son égard: "mes parents m'ont tout donné, absolument tout", confiera t-elle à Leaders. Car, ces parents l'ont entouré, constamment, de leur affection, accompagné dans ses études et, finalement, ont dû se faire violence pour permettre à une gamine de 17 ans de partir pour l'Europe à l'autre bout du monde, sur la côte ouest des Etats Unis.
Que de chemin parcouru, depuis son entrée à l'école primaire de Salammbo. Car, aujourd'hui, la petite banlieusarde est doctorante en génie mécanique à la fameuse université américaine de Berkeley, côtoyant les Prix Nobel et les Bill Gates en herbe et à quelques encâblures de la Sylicon Valley. Elle vient d'être élue par ses condisciples, Etudiante tunisienne de l'année aux Etats Unis. Belle récompense pour Mériem. Pour ses parents, aussi, qui ont réussi non seulement son instruction mais aussi son éducation. Lisez son témoignage et méditez:
Que faites-vous actuellement à Berkeley ?
Je suis doctorante en génie mécanique à l'université de Californie à Berkeley. J'ai entamé le programme en Aout 2008. Mon projet de recherche repose sur une collaboration avec le département de génie électrique et de l'informatique. Il s'agit d'une application des recherches en programmation en médecine, précisément du développement d'un software fonctionnant sur des Plateformes d'ordinateurs à multi-cœurs pour aider les radiologues et les chirurgiens à sauver la vie des patients ayant eu une attaque cérébrale.
Quand et comment étiez-vous arrivée aux Etats-Unis ?
Cela fait maintenant presque deux ans que je suis en Californie. Mon idée de partir pour les Etats Unis date de 2006. Je poursuivais, alors, mes études en ingéniorat à l'université de Hanovre, en Allemagne. J'avais voulu tenter l'expérience dans un pays anglo-saxon, améliorer mes connaissances en anglais, et en même temps avancer dans mes études. L'université de Hanovre avait des programmes d'échanges avec des universités américaines. J'ai déposé mon dossier et le jury m'a proposé l'université du Nebraska à Lincoln. Je n'avais aucune idée sur les Etats Unis lorsque j'ai accepté l'offre. Ma perception de ce pays se limitait aux gratte-ciels de New York ou au Sunset boulevard d'Hollywood. En Aout 2007, j'ai pris l'avion de Francfort vers Lincoln Nebraska avec une escale à Denver au Colorado.
La ville de Lincoln, les gens, le paysage...Cela fut un choc pour moi car ce que j'ai vu n'avait aucun rapport avec l'idée que je me faisais des Américains et des Etats Unis. C'était une ville très ordinaire. Les gens étaient sympathiques et serviables mais aussi très conservateurs et très pieux. Les moyens de transport et le temps (-20° Celsius) étaient catastrophiques. J'ai pu "survivre" pendant les dix mois qu'ont duré mes études et terminer mon mémoire de mastère. Pendant mon séjour à Lincoln, j'ai visité plusieurs Etats, y compris la Californie que j'ai adorée tout de suite au point de l'avoir choisie pour y préparer mon doctorat.
"Mes parents m'ont donné tout, absolument tout"
Quel a été votre parcours depuis l'enfance (famille, école, etc.) ?
Je suis née dans une famille de quatre enfants avec des parents ambitieux et combatifs. Mon père avait deux boulots lorsque j'étais tout petite, et ma mère n'avait pas cessé de travailler depuis qu'elle était jeune fille. Ils m'ont tout donné, absolument tout. J'ai commencé mon instruction à l'école primaire de la Rue de Libye a Salammbô. Mon père m'emmenait à l'école et venait me chercher chaque jour quatre fois par jour pendant six ans. C'est lui qui m'a appris à lire, à écrire et même à dessiner dès l'âge de trois ans. Pendant le cycle primaire, mon père était toujours à mes côtés, révisant avec moi mes cours et m'aidant à rédiger mes devoirs.
C'est grâce à lui que j'ai eu dès le début de ma scolarité une bonne base qui me servira plus tard. C'est ainsi que j'ai pu mener de brillantes études au collège puis au lycée et décrocher mon bac. J'ai reçu une bourse du centre culturel allemand (j'étais, alors, très attirée par la langue allemande) pour effectuer mes études supérieures en Allemagne. J'y suis restée cinq ans jusqu'au Mastère. Et même pendant cette phase de ma vie, mes parents me soutenaient et étaient très compréhensifs à mon égard. Ils avaient une grande confiance en moi et pensaient que mon expérience à l'étranger me serait profitable malgré mes dix-sept ans.
Quels sont vos projets ?
Je compte terminer mon doctorat en génie mécanique dans trois ans et profiter de cette opportunité qui m'est offerte d'être étudiante dans l'une des plus grandes universités du monde pour explorer d'autres sciences comme les mathématiques, l'informatique mais aussi les lettres. J'aimerais bien aussi établir des collaborations avec des universités tunisiennes. J'ai entendu parler de programmes d'échanges entre universités tunisiennes et américaines. J'aimerais bien donner des conseils aux étudiants tunisiens qui veulent étudier aux Etats Unis ou en Europe grâce à l'expérience que j'ai acquise. Je serais très heureuse, également, de donner un cours magistral dans une faculté tunisienne sur les recherches que je fais ici.
Je rêve de revenir en Tunisie avec mon diplôme de doctorat, ouvrir un laboratoire de recherche applicable en Tunisie, encadrer des étudiants (tes) du cycle supérieur et monter de petits projets de recherche pour les lycéens. Je suis décidée à garder le contact avec mon pays et à aider les jeunes générations à acquérir un enseignement supérieur de qualité et à les accompagner dans leurs recherches.
Vous avez été élue Etudiante de l'Année en 2009 : quel a été votre sentiment ?
Lorsque je suis arrivée à Berkeley, j'ai, tout de suite, entamé des recherches sur le site web de l'université, sur facebook, par le biais de mes connaissances pour entrer en contact avec les Tunisiens qui y étudient. Grâce à ces démarches, j'ai pu contacter deux professeurs de lettres à l'université, les fameuses Sonia S'hifi et Soraya Tlatli, un étudiant en mastère très compétent, Iheb Triki et des étudiantes en préparatoire, Maya El-Ghouael et Sharja Khan. Celle-ci est d'ascendance paternelle vietnamienne. J'ai, également, fait connaissance avec d'autres Tunisiens qui vivent à Berkeley. On était un groupe de 10 personnes. On a pu organiser un dîner tunisien à la maison internationale de Berkeley. On avait préparé du couscous, du lablabi, de la chakchouka, et des pâtisseries tunisiennes et agrémenté notre soirée avec de la musique tunisienne C'était très agréable. Des Tunisiens de San Francisco et d'ailleurs en ont eu écho. J'ai reçu des e-mails de plusieurs tunisiens qui nous ont félicité et nous ont encouragé à continuer. On a été rejoint par Bassem Bouguerra, ingénieur à Yahoo.
La deuxième manifestation que nous avons organisée a eu lieu l'été dernier. On a projeté des documentaires sur la Tunisie, préparé des gâteaux tunisiens, distribué du thé aux amandes et interprété des chansons bien de chez nous. La soirée était très réussie. Pour la première fois, le drapeau tunisien était représenté à Berkeley. Grâce à ces activités, j''ai été élue étudiante de l'année. Une distinction que je dédie aux membres de notre groupe et à tous mes amis tunisiens de Berkeley et à ceux résidant dans la région de San Francisco.
Comment se présente la vie d'un étudiant tunisien à Berkeley et aux Etats-Unis ?
J'ai été Etudiante en Europe et et je le suis maintenant aux Etats Unis. Pour être honnête, la vie d'un étudiant tunisien aux Etats Unis est bien meilleure. Ce pays où cohabitent des races et ds cultures différentes est ouvert à tout le monde. Le Tunisien est accepté au même titre que les autres nationalités. L'intégration se fait facilement et sans dificulté. Les opportunités de vie professionnelle et privée sont illimitées et très intéressantes. Bien sûr, les Etats Unis, ce n'est pas le paradis. Il y a quelques inconvénients, mais ils sont négligeables par rapport à ce que l'Amérique offre comme avantages.
Quels liens gardez-vous avec la Tunisie?
Mon premier lien, ce sont ma famille et mes parents. La Tunisie est le pays ou je suis née et grandi. C'est toujours la nostalgie qui me pousse à revenir. Je garde le contact avec la majorité de mes camarades de classse. Je sais ce qu'ils sont devenus professionnellement et socialement. Je les visite à chaque fois où je retourne en Tunisie. J'aimerais bien disposer d'un lien professionnel avec la Tunisie. J'ai contacté quelques universités par courrier électronique pour une opportunité de collaboration, d'encadrement, de discussion... Mais en vain. J'espère que cette interview va me permettre d'établir des contacts avec des professeurs ou des étudiants tunisiens.


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