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La genèse de la Rachidia : les dits et les non-dits, par Mokhtar Mostaycer
Publié dans Leaders le 22 - 05 - 2015

Les pères fondateurs de l'Institut de la Rachidia (en référence à Rachid Bey éphémère souverain husseinite, fils du fondateur de la dynastie Hussein Ben Ali et mélomane averti) dont on célèbre ces derniers jours le 80e anniversaire, voulaient en faire plus qu'une troupe de malouf ou un consevatoire de musique, le fidèle dépositaire de notre identité musicale. Consciemment ou non, leur démarche s'inscrivait en fait dans une dynamique de réappropriation de l'identité nationale. D'ailleurs, la tenue de son congrès constitutif le 28 novembre 1934 ne devait rien au hasard. Elle survenait trois mois après le déclenchement de la première épreuve contre l'occupant, pour reprendre la terminologie de l'historiographe officiel du mouvement national, marquée par l'arrestation le 3 septembre du leader du néo-destour, Habib Bourguiba.
Au départ, la Rachidia s'est retrouvée face à deux défis majeurs. La chanson tunisienne était au creux de la vague, subissant de plein fouet l'émergence d'une musique dévoyée, pur produit de l'acculturation que subissaient alors les élites tunisiennes qu'elles soient musulmanes ou juives dont l'une des manifestations était la mode des chansons franco-arabes dont certaines sont fredonnées jusqu'à nos jours d'un côté et de l'autre, le déferlement des chansons orientales qui se sont propagées dans tout le pays grâce au cinéma et au phonographe. C'est alors qu'une partie des élites tunisiennes a pris conscience de la menace qui pesait sur la chanson tunisienne. Dans leur combat, ils ont reçu l'appui des cheikhs de la Zitouna, des membres de la grande bourgeoisie tunisoise et surtout d'un grand défenseur du malouf devant l'éternel, le baron d'Erlanger.
Dans un livre intitulé « La genèse de la Rachidia, les dits et les non-dits », paru récemment, Mokhtar Mostaycer y revient avec de nouveaux éclairages. On y découvre des choses inédites comme nous le promet l'auteur : le rôle éminemment positif joué des Juifs tunisiens dans la création de la troupe, notamment la mystérieuse Mme Zmorda Aljia, un pseudonyme derrière lequel se cachait la femme du Docteur Khayat et son amie Mme Bessis, mais aussi une facette inédite de la personnalité du grand patriote, Bahi Ladgham, qui a été, à 22 ans, le benjamin des fondateurs de la Rachidia. Si certains noms sont connus comme Mustapha Sfar, le premier président de la Rachidia, les membres du groupe Taht Essour ou Khémaïes Ternane , d'autres ne le sont pas comme Jameleddine Bousnina, véritable génie touche-à-tout, disparu prématurément, ou Mohamed Lasram, un personnage haut en couleur, mécène et mélomane averti, mais aussi pianiste de talent selon les témoignages de Hédi Labidi et Abdelaziz Laroui.
80 ans après sa création, la Rachidia a mené à bien la mission qui lui a été dévolue. Pourtant son action laissera un goût d'inachevé. Si elle a su conservé notre patrimoine musical, elle n'a pas su le dépoussiérer en le mettant au goût du jour sans pour autant le dénaturer. Préserver ne rime pas toujours avec fossiliser.
En définitive, plus qu'une monographie de cette véritable institution qu'est la Rachidia, cet ouvrage est avant tout un manuel d'histoire sur les années 30 marquées par un foisonnement politique intellectuel et artistique sans pareil.

(1) Mokhtar Mostayser Nach'atou Errachidia , El Mo3lan wal mokhfi 424 pages A compte d'auteur 28 dinars


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