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L'Histoire, ses figures et ses énigmes
Publication — La naissance de la Rachidia : le dit et le non-dit, de Mokhtar al Mostayser
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 03 - 2015

La naissance de la Rachidia : le dit et le non-dit est l'intitulé d'un nouvel ouvrage de référence, à caractère à la fois historique et culturel, réalisé par M. Mokhtar Al Mostayser, et dont la finalité consiste à raviver la mémoire d'une association vieille de 80 ans, d'une institution à laquelle nous devons la préservation du patrimoine musical citadin.
Rédigé en arabe soutenu et simple à la fois, le livre est le fruit d'un travail de documentation et d'investigation de longue haleine. L'auteur, qui était membre du comité directeur de la Rachidia de 1994 à 2012, avait eu la chance, bien avant cet intervalle de temps, de côtoyer les grands maîtres de la musique tunisienne, dont MM. Mohamed Triki, Salah El Mahdi, Abdelhamid Ben Algia et tant d'autres. Ayant été chargé, de 1988 à 1997, de la direction de la Radio nationale, ainsi que des affaires administratives et financières à l'institution de la Radio et de la Télévision tunisiennes, l'auteur avait effleuré le monde de la chanson tunisienne. Il s'était investi, des années plus tard, dans la recherche portant sur la genèse de la Rachidia ; une genèse dont moult détails sont restés, des décennies durant, non dévoilés, tels des secrets tus et omis.
Le malouf ou le trésor musical
La création de la Rachidia remonte au 2 décembre 1934. L'une des plus anciennes et des plus performantes associations-institutions de sauvegarde du patrimoine musical dans le monde arabe, elle reste à jamais l'un des symboles majeurs de l'effervescence culturelle des années 30 et la détermination de l'élite tunisienne à combattre le projet de l'occupant à effriter l'identité tunisienne et de la substituer par celle française. La musique authentique citadine, notamment le malouf, constituait alors un pilier fondamental du patrimoine tunisien. Le malouf comprenait, à lui seul, entre 2.000 et 3.000 pièces musicales, quelque 13 noubas, dont chacune comptait des dizaines de pièces musicales et autres chansons authentiques bédouines qu'on avait alors converties au répertoire citadin et qui étaient devenues ce qu'on appelle communément foundou.
La préservation du patrimoine musical exigeait, d'abord, la documentation des textes musicaux ; une épreuve nouvelle pour l'élite, puisque seules les paroles de chansons étaient écrites, et ce, jusqu'aux années 20. La préservation dudit patrimoine impliquait, en outre, la garantie d'un enseignement musical moderne, à même d'immortaliser les morceaux les plus typiques. Aussi, un mouvement élitaire était-il mené par les seniors comme par les juniors, par les francophones tout comme par les conservateurs. Les jeunes du groupe Taht el sour s'étaient adonnés à la mise en place de maintes associations musicales. Quant aux bourgeois, ils étaient divisés en deux sous-mouvements : celui des élèves de l'école française ou de l'école Sadikiya, dont MM. Mostapha Kaâk, Mostapha Sfar, Ali Bouhajeb ; et le mouvement des élèves de l'école coranique ou l'école Zitouna, notamment les cheikhs Arbi Kabadi et Mohamed Lasram.
Et afin d'instaurer les jalons de l'enseignement musical, le cheikh Ali Darwich a été convié, en 1932, à donner désormais des cours de musique orientale pour des élèves tunisiens. Et ce sont ces mêmes élèves qui créeront, deux ans plus tard, la Rachidia.
Zmorda El Algia
Mme Frida Khayat, qui préférait son pseudonyme artistique, Zmorda El Algia, était une bourgeoise tunisienne de confession juive. Férue de musique orientale, elle avait consacré deux salons mondains pour la promotion et la préservation du patrimoine musical arabe. Epouse de David Khayat, membre du conseil de la communauté juive tunisienne, elle était également l'amante d'Emile Gou, directeur d'enseignement. Zmorda El Algia voulait se frayer un chemin honorable dans le paysage artistique et succéder ainsi au Baron d'Erlanger. Soutenue par Emile Gou, elle avait proposé de protéger le patrimoine musical tunisien en enregistrant certains morceaux en France. Un projet qui nécessitait une subvention importante de la part du Grand ministère. Cependant, le mérite artistique de Zmorda ne lui valait pas la bénédiction de l'élite. Contesté, son projet a été avorté. Emile Gou, qui lui avait promis de lui accorder la somme nécessaire à son projet, la somme qui permettait à Cheikh Darwich de venir régulièrement en Tunisie pour donner des cours, a vu le rêve de Zmorda partir en fumée. M. Mostapha Sfar, occupant alors le poste de chef de service auprès du Grand ministre, avait suggéré à ce dernier la création d'une association qui se chargerait de la préservation et de la sauvegarde du patrimoine musical tunisien sur des bases solides. La Rachidia fut donc créée.
Huit décennies de bonne musique
Un an après sa création, la Rachidia prime sur toutes les troupes sans exception. Son premier spectacle fut donné le 2 janvier 1935. La participation des raddéda ou les maîtres de la chanson populaire d'antan, avait quelque peu scandalisé le public bourgeois. Aussi, son premier spectacle — officiellement retenu comme tel — était celui du 5 juin 1935, qui avait eu lieu au Théâtre municipal et dont la vedette n'était autre que la fameuse Chafia Rochdi. La Rachidia n'a cessé, durant ses premières décennies, de donner à la chanson et à la musique tunisiennes ce qu'espéraient ses fondateurs : un enseignement musical moderne et authentique à la fois qui a permis l'enrichissement du paysage artistique et culturel par des figures devenues phares de la musique tunisienne, à savoir MM. Khmaïs Tarnen, Salah El Mahdi, Taher Gharsa, et tant d'autres compositeurs et musiciens chevronnés. L'auteur a pris soin, dans son ouvrage, de publier la biographie de 37 fondateurs de la Rachidia et d'une dizaine de figures emblématiques du patrimoine musical tunisien, dont MM. Mohamed El Ouerdiane, Ibrihim Tebssi et Hassen Omrane.


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