PourquoiInsolite ! Les proches de l'ancien ministre de l'Intérieur sous Bourguiba, Othman Kechrid, 95 ans, étaient surpris de voir frapper à la porte lundi en début d'après-midi un agent en civil pour lui remettre une convocation pour se rendre le lendemain mardi, à la caserne de la Garde nationale d'El Aouina. Arrivé dans une voiture banalisée, il était porteur d'une convocation émanant de la Brigade d'Enquête et de Recherches, sans mention ni de l'objet pour lequel Si Othman sera entendu, ni sous quel statut (d'accusé ou de témoin). Incrédules, des membres de sa famille répondront qu'à son âge et par le froid qu'il fait, il lui serait difficile de déférer à cette convocation, cherchant à en connaître les raisons. N'obtenant pas plus de détails, ils se contenteront d'y faire opposition au dos du récépissé que devait accuser de réception l'ancien ministre dans le gouvernement Nouira (8 novembre 1979 – 1er mars 1980) et longtemps haut commis de l'Etat à des postes très élevés. Il a fallu à ses enfants de passer des coups de fil à gauche et à droite pour élucider l'énigme. Certaines sources leur ont assuré qu'il s'agissait d'un simple témoignage à recueillir, en clôture de dossier, au sujet de le « décès » de l'ancien footballeur du CSS, Mohamed Ali Akid, officiellement terrassé par une foudre sur un terrain de football en Arabie Saoudite. Sauf que le « décès » était intervenu le 12 avril 1979, alors que Si Othman, n'était pas encore ministre de l'Intérieur. Bourguiba l'avait nommé le 27 décembre 1977, ministre chargé des relations avec l'Assemblée nationale et secrétaire général du gouvernement.
Heureusement que cette histoire de convocation est prise avec un éclat de rire général, tant elle dénote d'un côté la détermination de l'Instruction à aller jusqu'au bout dans une affaire importante non-encore élucidée et, de l'autre, le manque d'interconnexion des fichiers pour savoir qui est qui.
Bonne santé et longue vie à notre futur centenaire Si Othman Kechrid.
