Confirmé à la tête du ministère de l'Intérieur, Hédi Mejdoub, 46 ans, juriste, énarque, affiche un bilan éloquent. En six mois seulement, la Police nationale a traité pas moins de 940 affaires liées au terrorisme, 312 affaires d'envoi de jihadistes tunisiens à l'étranger, 3312 affaires de contrebande, financières et économiques, et 2757 affaires de stupéfiants… Les chiffres sont effarants. Ceux des personnes arrêtées et déférées devant la justice, dossiers bien ficelés, sont encore plus impressionnants. Il s'agit de pas moins de 32 785 personnes impliquées dans des affaires de droit communs et de 78 073 personnes arrêtées, faisant l'objet d'un avis de recherche. Soit un total de 11 858 personnes, en six mois seulement. La moyenne quotidienne est de 612 arrestations et traduction devant la justice par jour. Ce bilan ne concerne que la Police nationale. Il faudrait lui ajouter celui de la Garde nationale, ainsi que les interventions de la Protection civile.
Sang, froid, détermination et discrétion, Hédi Mejdoub est en symbiose avec ses équipes. Il conçoit son rôle de ministre en soutien aux différentes unités. Œuvre guère aisée lorsqu'il s'agit de favoriser la remontée en puissance des forces sécuritaires, de désamorcer les tensions et de créer le climat approprié, en revenant aux fondamentaux de la sécurité républicaine. Un ministre de l'intérieur atypique Son profil tranche nettement avec l'image de la plupart des ministres qui se sont succédé, même jusqu'à tout récemment, à la tête du ministère de l'Intérieur, incarnant un autre style. Plutôt celui d'un manager de groupe international, familier des objectifs, stratégies, moyens, résultats et évaluation. Avec une connaissance approfondie du paysage, des acteurs, des risques et des opportunités. Fraîchement émoulu de l'ENA, en 1997, Mejdoub est affecté à l'Intérieur. Il fera le tour des grandes directions de l'Inspection, de l'évaluation et de l'analyse, avant de rejoindre le cabinet du ministre. Le chef de cabinet n'était autre, de 1997 à 2001, qu'Habib Essid...
Il le retrouvera au lendemain de la révolution. Nommé ministre de l'Intérieur en mars 2011 par Béji Caïd Essebsi, il l'appellera à ses côtés en le désignant chef de cabinet. Mejdoub, aux compétences reconnues, sera maintenu par Ali Larayedh, puis Lotfi Ben Jeddou. Formant son gouvernement en février 2015, Essid le nommera secrétaire d'Etat, puis ministre en janvier 2016.
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