« Avec un nouveau gouvernement adossé à un large soutien populaire, une accalmie qui s'installe progressivement, une prise de conscience quasi –générale de la gravité du moment , la Tunisie avance timidement, certes, mais elle s'en sortira, j'en suis persuadée. » Invitée d'honneur de l'université d'été du Medef tenue les 30 et 31 sur le campus HEC à Jouy-en-Josas, Wided Bouchamoui a plaidé pendant plus de 20 minutes en faveur de la Tunisie. Découvrant pour la première fois «cette véritable institution » dira-t-elle fort impressionnée, l'Université d'été placée dans sa 18 ème édition sous le thème « Y croire et agir ! » elle a parlé à cœur ouvert aux leaders du patronat et chefs d'entreprise français. (voir la vidéo) « La Tunisie, dira la présidente de l'UTICA, sait pertinemment que les années qui viennent vont être difficiles mais elle n'a pas d'autre choix que de s'engager dans un vaste programme de réformes, douloureuses parfois, de mobiliser toutes ses énergies pour le développement économique, et de réanimer ses réseaux là où ils existent». Elle affirme néanmoins, en guise d'appel à investir en Tunisie: « Je suis certaine que les Français de tout bord, qui portent une affection particulière à cette Tunisie qui a marqué à un moment ou un autre leur histoire personnelle seront les premiers à répondre présents à son appel ». (discours)
Dans son élan de sincérité quant au climat interne dans le pays, Wided Bouchamaoui a été directe. « Il est en effet grand temps que les Tunisiennes et les Tunisiens se réconcilient avec leur pays, affirmera-t-elle, en faisant prévaloir leurs valeurs ancestrales de tolérance, d'ouverture et de paix. Avec la liberté et la démocratie naissante pour lesquelles ils ont payé un lourd tribu, ils ont des raisons sérieuses de pouvoir dépasser cette épreuve et retrouver la douceur de vivre dans leur pays.
Au sujet de la radicalisation violente et des attentats terroristes récemment perpétrés en France, après la Tunisie et dans d'autres pays, Bouchamaoui, Prix Nobel de la Paix 2015, en Quartet a alterné l'émotionnel et le rationnel. « L'islam, ma religion, dira-t-elle, la religion sur laquelle s'est adossée toute ma culture et celle de l'immense majorité de mes compatriotes bannit, et dans des termes, on ne peut plus explicites, ces agissements!!! » Et d'ajouter : « C'est qu'il faudra beaucoup plus d'actes que de paroles face à l'ignorance, à l'exclusion, au chômage, à la pauvreté, à la famine, à la dictature et à la guerre. Les terroirs du terrorisme sont là et c'est là où il faut agir !!! »
