Elle est désormais la première femme à occuper le prestigieux et délicat poste de vice-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Nadia Gamha vient d'y être nommée, dans une décision qui ne manque pas de symbolique. Sa signature figurera à côté de celle du Gouverneur sur les nouveaux billets de banque qui seront un jour ou l'autre émis durant son mandat. Et ca sera une première dans le monde arabe, au moins. Le gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abbassi a eu la main heureuse en la choisissant. Il s'agit là non seulement une reconnaissance du mérite et de la compétence, mais aussi une promotion interne et une consécration pour la femme tunisienne. Mme Gamha qui succède dans ses nouvelles fonctions à Mohamed Rekik, admis à faire valoir ses droits à la retraite après avoir été maintenu en activité pendant deux ans, était jusque-là directrice générale de la Supervision bancaire. En fait, ce n'est pas la première qu'elle prend la relève de Mohamed Rekik. Déjà, lorsqu'elle avait été nommée le 1er juillet 2011, par le Gouverneur de la BCT à l'époque Mustapha Kamel Nabli, à la tête de la Supervision bancaire, son prédécesseur n'était autre que Rekik, alors promu vice-gouverneur. Nadia Gamha est la plus ancienne des directeurs généraux de la Banque centrale où elle a fait toute sa carrière. Diplômée de l'Institut de Financement du Monde Arabe (1992), elle avait gravi un à un les échelons de la BCT, jusqu'à occuper pendant 8 ans le poste stratégique de directeur de cabinet du Gouverneur. Méthodique, rigoureuse, elle se distingue par son efficacité discrète, soulignent ceux qui ont eu l'occasion de travailler avec elle. Sa nomination, juste au lendemain du 13 août, et alors que la Banque centrale célèbre cette année son 60ème anniversaire, confère à sa promotion une note toute particulière.
