C'est sans doute le champ du cygne pour le parti fondé le 20 décembre 2015 par Moncef Marzouki, Harak Tounès El Irada : 80 dirigeants nationaux et régionaux du parti dont de proches collaborateurs du président du parti comme Adnan Mansar ou Tarak Kahlaoui, ont annoncé leur démission. Parmi les griefs qu'ils retiennent contre le fondateur du parti, «l'inféodation du mouvement à un parti au pouvoir (NDLR : Ennahdha), la focalisation de Moncef Marzouki sur la présidence de la République au détriment du parti et de son fonctionnement interne et ses activités, sa grande proximité avec Qatar et la Turquie, ses violations répétées de la ligne politique du parti, l'absence totale d'initiatives contre la politique antinationale de la coalition au pouvoir qui a eu des retombées désastreuses sur le niveau de vie des Tunisiens». Après Nidaa, afek, le Front populaire et Machrou', c'est Tounès El Harak qui est secoué par une grave crise interne qui peut être fatale pour ce parti né au lendemain des élections de 2014 et qui devait servir de machine de guerre à Moncef Marzouki pour reconquérir Carthage. Malheureusement pour lui, cette ambition risque fort d'être contrariée avec ces défections.