La guerre fratricide se poursuit entre l'ancien président de la République Moncef Marzouki et ses anciens compagnons de route. L'instance politique du Congrès pour la République (CPR) a annoncé, dans un communiqué publié hier, que la Cour d'Appel de Tunis a confirmé le jugement prononcé en mars dernier par le Tribunal de première instance de Tunis relatif à la suspension de la dissolution du parti et de sa fusion avec le Mouvement Tunisie Volonté (Harak Tounes Al-Irada), la nouvelle formation créée par M. Marzouki. Le différend remonte à février 2016 lorsque l'ex-locataire du Palais de Carthage a annoncé que le CPR allait fusionner avec son nouveau parti. Cette annonce n'a pas été du goût de plusieurs dirigeants du CPR qui ont qualifié la fusion programmée de «hold-up» sur le parti arrivé au deuxième rang derrière le mouvement Ennahdha lors des législatives de 2011. Dix-neuf membres du CPR parmi lesquels figurent Abdelwahab Maâter et Samir Ben Amor ont intenté une action en justice et obtenu gain de cause. Le tribunal de première instance avait motivé son jugement par le fait que le projet de fusion constitue une violation flagrante du règlement intérieur du CPR. Lors d'une réunion extraordinaire tenue les 26 et 27 mars dernier à Sousse, le conseil national du CPR avait décidé d'exclure les fidèles de Moncef Marzouki de toutes les structures du parti. Le conseil a, en effet, retiré sa confiance au secrétaire général du CPR, Imed Daïmi et à douze membres du bureau politique du parti. Ces derniers sont Adnane Mansar, Tarak Kahlaoui, Slim Ben Hamidane, Béchir Nefzi, Omar Chétoui, Khaled Taraouli, Abdessalem Chaâbane, Mabrouk Harizi, Ibrahim Ben Saïd, Sabri Dekhil, Ikbal Msaddaa et Noura Ben Hsan. Le conseil a décidé, également, de former un nouveau comité politique du parti présidé par Samir Ben Amor et de tenir un congrès national le 25 juillet prochain. Il a aussi considéré les décisions prises par le conseil national extraordinaire du 13 février, dont notamment la fusion avec le Mouvement Tunisie Volonté, comme étant nulles et non avenues. Les participants au conseil national ont, par ailleurs, appelé les députés qui ont été élus sous les couleurs du CPR avant de rejoindre le mouvement de Marzouki à démissionner de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) en vue de leur remplacement par les membres qui les talonnent sur les listes électorales pour les législatives de 2014. Réagissant à ces décisions, les fidèles de Marzouki ont estimé, dans un communiqué portant le logo du CPR et signé par le secrétaire général Imed Daïmi, que «la réunion du soi-disant conseil national tenue à Sousse était illégale». Ce même communiqué précisé que les le camp adverse n'appartient plus au CPR puisqu'il s'agit de personnes qui sont démissionnaires depuis plusieurs années en plus d'une minorité de députés n'ayant pas accepté les décisions de la majorité. Revigoré par les 44,4 % des voix récoltés lors de la dernière présidentielle, Moncef Marzouki avait lancé son nouveau parti en s'appuyant sur la dynamique citoyenne qui s'est créée autour de sa candidature. L'objectif non déclaré de cet ancien président de la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme (LTDH) est de s'affirmer en tant que chef de l'opposition et de se remettre en selle pour la prochaine présidentielle