" En cas d'ingérence politique, la Fifa interviendra, quelle que soit la taille du pays", c'est l'avertissement lancé par Joseph Blatter qui agite le spectre d'une suspension de la fédération du pays concerné. La menace, à peine voilée du Président de la FIFA, s'adresse aux Français et aux Nigérians. En effet, suite au fiasco tricolore et aux mauvais résultats du Nigéria au Mondial 2010, l'ancien président de la Fédération Française de Football (F.F.F), Jean-Pierre Escalettes, et l'ex-sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, ont eu droit à une audition à huis clos, hier, à l'Assemblée nationale. Le président de la F.F.F a même dû démissionner de son poste suite aux critiques de la ministre française de la santé et des sports, Roselyne Bachelot. Le Président nigérian, Goodluck Jonathan, a, quant à lui, décidé de suspendre la participation de l'équipe nationale du Nigéria de toute compétition internationale, et ce pendant les deux années à venir. Une décision qui permettra, selon Jonathan, de remettre les choses en ordre et de « réorganiser le football nigérian ». Mais, si les entreprises sont tenues de rendre des comptes à leurs actionnaires, pourquoi les fédérations de football qui profitent amplement des largesses de l'Etat, ne devraient-elles pas se plier à cette règle vis-à-vis de leur principal pourvoyeur de fonds en cas de mauvais résultats ? L'attitude de la Fifa ne laisse pas de surprendre car elle constitue une ingérence flagrante dans les affaires d'Etats souverains. C'est à se demander s'il ne s'agit pas là d'une nouvelle version de la théorie de la souveraineté limitée qu'on croyait appartenir à une période révolue.
