Wimbledon 2025 : Ons Jabeur face à Viktoriya Tomova au premier tour    Températures en baisse ce week-end, avant une nouvelle vague de chaleur    L'obsession présidentielle contre les fonctionnaires    Ce qu'il faut savoir sur les méduses présentes sur les plages tunisiennes...    Orientation universitaire 2025 en Tunisie : mots de passe disponibles dès samedi, comment l'obtenir?    Maths, anglais, musique... Oman cherche des professeurs tunisiens qualifiés    Bassem Ennaifer : la Tunisie a remboursé d'importants prêts depuis le début de l'année    Kilani Holding détient désormais plus de 68% du capital de STA-Chery    Votre été 2025 est validé ... grâce à TT !    Commerce : la Chine confirme un accord avec les Etats-Unis    Hussein et Rajwa de Jordanie figurent parmi les prestigieux invités du mariage de Jeff Bezos    Virer un fonctionnaire public : que dit la loi ?    Oui aux bâtisseurs, non aux saboteurs    Condoleances de la presse    Quelles catégories de comptes bancaires inactifs seront transférées au Trésor public ?    Fathi Ben Khalifa : le ministère des Finances est l'organe bloquant dans le secteur des volailles    Météo en Tunisie : températures jusqu'à 43 degrés à l'extrême Sud-Ouest    Municipalité de Tunis : exécution d'une décision de démolition à El Manar    Karim Arfa : le travail bénévole se heurte à des lois obsolètes !    Des plages à deux pas, mais inaccessibles pour les familles tunisiennes...    L'Avenue de Tunis sans voitures ce Weekend en marge du Festival Au Pays des Enfants    Le constructeur espagnol SEAT explore les opportunités industrielles en Tunisie    AIIB, China Eximbank et Huawei : les géants chinois de la finance et de la tech s'intéressent à la Tunisie    Festival arabe de la radio et de la télévision : La Tunisie distinguée par quatre prix    Nabil Ammar, Ambassadeur de Tunisie à New York : Un monde sans l'ONU, ou sans une meilleure alternative, serait une jungle (Vidéo)    Journée découverte pour les Résidences Bousten & Costa à l'Hôtel Marriott    80 ans de l'ONU : Guterres dénonce les attaques sans précédent contre les principes fondateurs    À la rescousse de Netanyahu, Trump réclame l'annulation immédiate de son procès pour corruption    Ali Khamenei crie à la « victoire » de l'Iran après le cessez-le-feu avec l'entité sioniste et dit avoir donné une « gifle cinglante » à l'oncle Sam    Frappes américaines sur l'Iran: Les bombardiers furtifs B-2 n'ont pas détruit le programme nucléaire    L'Espérance s'incline face à Chelsea et quitte le Mondial des clubs: Le rêve et ses limites fatales...    Combien a réellement gagné l'Espérance de Tunis lors de la Coupe du Monde des Clubs 2025 ?    Centre-ville de Tunis : Habib Bourguiba fermée aux voitures pendant deux jours    Kaïs Saïed s'en prend une nouvelle fois à l'administration et menace de sévir    Pourquoi la paix s'effondre-t-elle sous nos yeux ? L'alerte de Thomas Morgan, expert à l'Institute for Economics and Peace    Les vœux de La Presse    Les généraux de brigade Saleh Ben Abd'Essalem et Al'Amjed Al'Hamemi promus par le président Kaïs Saïed, généraux de division (Vidéo)    Officiel : Neymar prolonge son aventure à Santos jusqu'en décembre 2025    Réduction de peine pour Wadie Jary dans l'affaire du contrat d'Essghaier Zouita    Coupe du Monde des Clubs : L'Espérance de Tunis s'incline (0-2) face à Chelsea et quitte la compétition    Coup dur pour Ons Jabeur : élimination surprise à Eastbourne avant Wimbledon    Diplomatie tunisienne : 36 % des postes occupés par des femmes    Le Tunisien Kouki débarque à Al Masry    Programme Culture Moves Europe : des rencontres à Tunis, Sousse et Le Kef    Walid Tlili, figure de la radio tunisienne, s'est éteint    FIFAK 2025 : une 38e édition sous le signe de la liberté et de la solidarité avec la Palestine à Kélibia    Coup d'envoi aujourd'hui de la 25ème édition du Festival de l'Union des Radios et des Télévisions Arabes    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Histoire des peuples arabes reste à écrire
Publié dans Leaders le 23 - 09 - 2010

Même si la Ligue des Etats Arabes a suscité une abondante littérature depuis sa création, le 22 mars 1945, on serait bien en peine d'y trouver une quelconque allusion à la conférence d'Alexandrie tenue le 25 septembre 1944 et conclue par l'annonce du Protocole d'Alexandrie qui avait jeté les bases de la future organisation panarabe. En fait, cette conférence est à la Ligue Arabe ce que la Conférence de San Francisco est à l'ONU. Le Protocole d'Alexandrie et la Charte des Nations Unies élaborée à San Francisco constituent véritablement les textes fondateurs de la Ligue Arabe et de l'ONU. Mais si l'évènement, malgré son importance, a été occulté dans l'historiographie arabe officielle, c'est tout simplement parce que la Conférence d'Alexandrie s'était tenue à l'instigation des Britanniques.
Car les faits sont têtus : c'est l'Angleterre, en position dominante dans le Machrek de l'immédiat après-guerre, qui avait poussé les Arabes à créer cette organisation, la portant sur les fonts baptismaux, pensant pouvoir la contrôler plus tard. Les intéressés, eux, étaient plus que réticents comme en témoigne cette réplique terrible de Nahas Pacha, premier ministre du roi Farouk à l'un de ses collaborateurs qui le pressait d'accepter la proposition britannique : "même si vous additionnez plusieurs zéros, le résultat sera toujours zéro". L'affirmer aurait sans doute marqué à jamais la Ligue du sceau de l'infamie, car dans l'imaginaire des peuples arabes, le mot Angleterre ou Grande Bretagne renvoie inévitablement à Balfour, à la tragédie palestinienne et au dépècement du monde arabe. Reconnaître quelque mérite à un pays qu'on avait diabolisé pendant des décennies était apparemment insupportable.
Dès qu'on éprouve quelque difficulté à intégrer un fait historique dans notre notre vision des choses, on l'occulte ou on le travestit, en appliquant parfois le conseil de Basile dans "Le Barbier de Séville": "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", comme savaient si bien le faire les propagandistes de "Sawt El Arab" et notamment, le tristement célèbre, Ahmed Saïd dans les années 50 et 60. Résultat : notre histoire ressemble, de plus en plus, à un puzzle impossible à ordonner, les pièces manquantes étant si nombreuses qu'on en est réduit à aller les chercher dans les archives du ministère français des affaires étrangères, à Nantes à la bibliothèque, au CHEAM D'Aix en Provence, à la bibliothèque du Congrès américain ou dans d'autres institutions, dans des témoignages plus ou moins crédibles des principaux acteurs ou de leurs descendants et, en dernier recours, à utiliser notre ADM, la théorie du complot, et là, il faut s'attendre au pire. C'est le cas, de ce grand journaliste egyptien à la retraite qui passe son temps à chercher les bonnes raisons qui avaient conduit Nasser à prendre les décisions qu'il avait prises quand il était au pouvoir et les mauvaises raisons de ses ennemis. On pensait que la mort du raïs était due au diabète qui le rongeait depuis des années. "Il s'agit d'un assassinat ", affirme, aujourd'hui, péremptoire, notre journaliste sur la foi d'informations dont il s'est bien gardé de dévoiler les sources. Nous voilà face à une nouvelle "affaire Kennedy".
Lorsque les politiques, les propagandistes ou les journalistes engagés évacuent un évènement ou privilégient un autre, ils font dans la manipulation, mais ils sont peut-être dans leur rôle. Lequel ne peut être en aucun cas, celui de l'historien qui doit consister à relater les faits avec le minimum de subjectivité (l'objectivité absolue n'étant pas de ce monde) et avec la distanciation nécessaire. On en est bien loin pour le moment avec ce foisonnement de livres où les panégyriques alternent avec les anathèmes, selon les personnages et les évènements, où l'esprit partisan est omniprésent, où les analyses brillent par leur absence. Jusqu'à quand les Arabes devront-ils se tourner vers les historiens étrangers pour comprendre leur propre histoire ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.