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L'Histoire des peuples arabes reste à écrire
Publié dans Leaders le 23 - 09 - 2010

Même si la Ligue des Etats Arabes a suscité une abondante littérature depuis sa création, le 22 mars 1945, on serait bien en peine d'y trouver une quelconque allusion à la conférence d'Alexandrie tenue le 25 septembre 1944 et conclue par l'annonce du Protocole d'Alexandrie qui avait jeté les bases de la future organisation panarabe. En fait, cette conférence est à la Ligue Arabe ce que la Conférence de San Francisco est à l'ONU. Le Protocole d'Alexandrie et la Charte des Nations Unies élaborée à San Francisco constituent véritablement les textes fondateurs de la Ligue Arabe et de l'ONU. Mais si l'évènement, malgré son importance, a été occulté dans l'historiographie arabe officielle, c'est tout simplement parce que la Conférence d'Alexandrie s'était tenue à l'instigation des Britanniques.
Car les faits sont têtus : c'est l'Angleterre, en position dominante dans le Machrek de l'immédiat après-guerre, qui avait poussé les Arabes à créer cette organisation, la portant sur les fonts baptismaux, pensant pouvoir la contrôler plus tard. Les intéressés, eux, étaient plus que réticents comme en témoigne cette réplique terrible de Nahas Pacha, premier ministre du roi Farouk à l'un de ses collaborateurs qui le pressait d'accepter la proposition britannique : "même si vous additionnez plusieurs zéros, le résultat sera toujours zéro". L'affirmer aurait sans doute marqué à jamais la Ligue du sceau de l'infamie, car dans l'imaginaire des peuples arabes, le mot Angleterre ou Grande Bretagne renvoie inévitablement à Balfour, à la tragédie palestinienne et au dépècement du monde arabe. Reconnaître quelque mérite à un pays qu'on avait diabolisé pendant des décennies était apparemment insupportable.
Dès qu'on éprouve quelque difficulté à intégrer un fait historique dans notre notre vision des choses, on l'occulte ou on le travestit, en appliquant parfois le conseil de Basile dans "Le Barbier de Séville": "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", comme savaient si bien le faire les propagandistes de "Sawt El Arab" et notamment, le tristement célèbre, Ahmed Saïd dans les années 50 et 60. Résultat : notre histoire ressemble, de plus en plus, à un puzzle impossible à ordonner, les pièces manquantes étant si nombreuses qu'on en est réduit à aller les chercher dans les archives du ministère français des affaires étrangères, à Nantes à la bibliothèque, au CHEAM D'Aix en Provence, à la bibliothèque du Congrès américain ou dans d'autres institutions, dans des témoignages plus ou moins crédibles des principaux acteurs ou de leurs descendants et, en dernier recours, à utiliser notre ADM, la théorie du complot, et là, il faut s'attendre au pire. C'est le cas, de ce grand journaliste egyptien à la retraite qui passe son temps à chercher les bonnes raisons qui avaient conduit Nasser à prendre les décisions qu'il avait prises quand il était au pouvoir et les mauvaises raisons de ses ennemis. On pensait que la mort du raïs était due au diabète qui le rongeait depuis des années. "Il s'agit d'un assassinat ", affirme, aujourd'hui, péremptoire, notre journaliste sur la foi d'informations dont il s'est bien gardé de dévoiler les sources. Nous voilà face à une nouvelle "affaire Kennedy".
Lorsque les politiques, les propagandistes ou les journalistes engagés évacuent un évènement ou privilégient un autre, ils font dans la manipulation, mais ils sont peut-être dans leur rôle. Lequel ne peut être en aucun cas, celui de l'historien qui doit consister à relater les faits avec le minimum de subjectivité (l'objectivité absolue n'étant pas de ce monde) et avec la distanciation nécessaire. On en est bien loin pour le moment avec ce foisonnement de livres où les panégyriques alternent avec les anathèmes, selon les personnages et les évènements, où l'esprit partisan est omniprésent, où les analyses brillent par leur absence. Jusqu'à quand les Arabes devront-ils se tourner vers les historiens étrangers pour comprendre leur propre histoire ?


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