En 1968 et 1969, un mystérieux tueur en série sema un sérieux trouble dans le nord de la Californie. Il se faisait appeler le Zodiac. L'enquête lui attribue de façon certaine, les meurtres de cinq personnes, ainsi que deux tentatives de meurtre et un enlèvement. Le tueur du Zodiac est soupçonné d'avoir commis plusieurs autres meurtres (entre 37 et 200)... de 1966 à 1978. L'une des caractéristiques de cette affaire: le tueur a adressé plusieurs lettres contenant des messages codés à certains journaux dont le San Francisco Chronicle .
Après trente et un ans de mystère et une dizaine de crimes non élucidés, une femme est brusquement sortie de l'anonymat la semaine dernière pour déclarer que le fameux tueur du Zodiaque, qui terrorisa la région de San Francisco entre 1968 et 1978, ne fut autre que son beau-père, Guy Ward Hendrickson, menuisier sans histoires décédé d'un cancer en 1983.
Malgré d'énormes moyens et le dévouement presque obsessionnel de plusieurs enquêteurs, ni la police ni les journalistes ne parvinrent jamais à identifier cet assassin sardonique (dont l'histoire est racontée dans le film « Zodiac » de David Fincher) qui abattait ses victimes, choisies au hasard de ses errances, sans sommation et sans autre motif apparent que de les voir mourir : il ne violait pas les femmes ; il ne dévalisait pas les hommes.
Qu'a déclaré Deborah Perez, agente immobilière de Corona (comté d'Orange) qui ne s'était jamais manifestée jusqu'à ces étonnantes révélations ? Qu'à l'âge de sept ans, lorsqu'elle ne comprenait encore rien à la vie, elle accompagna deux fois ce beau-père, qui avait fait venir sa mère et ses sept enfants du Mexique, sur les lieux de ses crimes. Qu'elle ne fut pas le témoin direct des meurtres, mais qu'elle entendit des coups de feu, que Guy expliqua comme l'explosion de pétards.
Plus troublant encore, Deborah affirme avoir non seulement écrit la lettre que le tueur du Zodiaque envoya à l'avocat Melvin Belli (aujourd'hui disparu) en 1969, mais être en possession des lunettes de l'une des victimes, le chauffeur de taxi Paul Stine, assassiné le 11 octobre de la même année. Elle aurait également aidé son beau-père à confectionner la capuche qu'il portait toujours lorsqu'il s'apprêtait à tuer.
Les sceptiques sont nombreux et les motivations de Deborah jugées douteuses. Depuis la plongée soudaine du tueur en série dans l'anonymat en 1978, des centaines de personnes continuent chaque année d'affirmer l'avoir connu. Aucune de ces pistes n'a jamais rien donné. A ce jour, son identité reste une énigme.
Pourtant, si les lunettes permettent de détecter l'ADN de Paul Stine, Deborah pourrait finalement être prise au sérieux. Pour l'heure, on s'explique mal la raison de son si long silence.
« J'ai réalisé que mon beau-père était le tueur du Zodiaque en voyant pour la première fois son portrait robot en 2007, a-t-elle répondu le jour de sa conférence de presse. Jusqu'à cette date, je ne connaissais pas l'histoire du Zodiaque. Mais en découvrant ce portrait, j'ai reconnu Guy. Puis je me suis souvenue que je l'avais accompagné sur les lieux de deux de ses crimes sans le savoir. »
Deborah soutient qu'elle est motivée par le désir d'aider les familles des victimes à retrouver la paix.
Dans sa dernière lettre envoyée au journal « San Francisco Chronicle » le 24 avril 1978, le tueur du Zodiaque se vantait d'avoir tué trente-sept personnes. Mais le San Francisco Police Departement n'a pu lui imputer que six meurtres.
« Bien plus excitant que chasser du gibier »
Ses deux premières victimes, David Faraday, 17 ans, et Betty Lou Jensen, 16 ans, sont assassinées le 20 décembre 1968. Le jeune couple d'étudiants a garé sa voiture sur le bas-côté d'une petite route de Vallejo baptisée « Lovers lane ». Il se conte fleurette lorsqu'un homme s'approche et décharge son arme sur le jeune homme. Alors que Betty Lou tente de s'enfuir, le tueur l'abat.
En juillet 1969, après un troisième meurtre, un homme déclarant être l'assassin envoie sa première lettre au San Francisco Chronicle. Plusieurs missives suivront, certaines contenant des cryptogrammes, dont trois n'ont toujours pas été décryptés. Leur ton est moqueur. Le tueur explique la satisfaction qu'il éprouve à se livrer à une chasse à l'homme « bien plus excitante que chasser du gibier ». Il nargue les détectives de San Francisco, incapables de l'identifier et se met à signer ses lettres d'un symbole composé d'un cercle et d'une croix.
De 1971 à 1974, le Zodiaque cesse de se manifester. Le 24 avril 1978, il sort de son silence avec une dernière lettre : « J'attends qu'un bon film raconte mon histoire », écrit-il. C'est la dernière fois qu'on entend parler de lui.