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Riadh Zghal - Erosion de la foi en la démocratie: la Tunisie au carrefour de la transition démocratique
Publié dans Leaders le 21 - 04 - 2023

Deux voies s'ouvrent en ce moment au pays : soit qu'il s'appuie sur les acquis si minimes soient-ils afin de générer d'autres acquis, soutenir et consolider son processus de démocratisation, soit qu'il procède à la déconstruction des acquis, ceux d'avant et ceux d'après-2011.
Force est de constater actuellement que c'est plutôt un engagement dans la seconde voie qui se profile, aussi bien dans la sphère publique, la sphère politique que la sphère économique.
La sphère publique semble dominée par un profond scepticisme quant à l'utilité de la démocratie, au vu de la dégradation du pouvoir d'achat et des services publics tous azimuts : santé, éducation, transport, environnement, performance administrative… Les opportunités d'emploi se raréfient pour les jeunes diplômés ou non, ceux qui se sont retrouvés au chômage après la fermeture ou la réduction des effectifs de leurs entreprises. Face à une telle série de difficultés, le citoyen s'interroge : «mais à quoi peut bien servir la démocratie ?». Il finit par aspirer à un régime fort, capable de redresser la situation, fût-il autoritaire, pourvu qu'il soit efficace. Certains même se mettent à encenser les précédents régimes autoritaires et leurs chefs.
Au niveau de la sphère politique, une dynamique de déconstruction est à l'œuvre. Cela a commencé par la dissolution du parlement, celle du Conseil supérieur de la magistrature, le remplacement de la constitution difficilement élaborée par un conseil constitutionnel par une autre concoctée par le Président lui-même et officialisée par un référendum boudé par une majorité d'électeurs. A l'occasion des élections parlementaires mettant en concurrence des individus, non des partis, le nombre des votants s'est encore réduit. Désormais, le Président concentre tous les pouvoirs et gouverne par décrets.
Tout porte à croire qu'un processus de dé-démocratisation est à l'œuvre depuis que la liberté d'expression chèrement acquise est sérieusement menacée au vu de l'arrestation de journalistes et de syndicalistes, et qui plus est, certains d'entre eux sont traduits devant un tribunal militaire. Un autre signal de ce processus de déconstruction est l'installation du nouveau parlement le 13 mars où seuls des journalistes des médias publics, triés sur le volet, ont été autorisés à pénétrer dans l'enceinte parlementaire. Ajouté à cela la dissolution de tous les conseils municipaux élus.
Avec un taux de participation aux élections législatives avoisinant les 11%, il est difficile de considérer le nouveau parlement comme représentant du peuple. La dé-démocratisation est en fait l'exclusion des citoyens et de leurs organisations du processus de décision, que ce soit de manière contraignante ou de la part des citoyens eux-mêmes peu convaincus du choix politique sur lequel ils sont invités à se prononcer.
La situation actuelle est la conséquence d'un mauvais départ et l'enlisement des choix politiques dans le juridisme durant plus d'une décennie, évacuant par là même le social, l'économique, alors qu'il fallait réformer en profondeur le mode de gouvernance de tous les secteurs. Par peur d'une décentralisation bien pensée qui aurait accéléré le développement inclusif , c'est le pouvoir central qui a été renforcé. Au lieu d'instituer une démocratie délibérative qui aurait favorisé le développement d'une culture démocratique, on a mimé un modèle de démocratie libérale qui semble désormais à bout de souffle dans les plus vieilles démocraties.
Au final, c'est le processus d'une transition démocratique qui se trouve menacé de rupture.
L'histoire a montré que le chemin vers la démocratie est pavé de chutes et de rechutes dans des régimes dictatoriaux. Elle a aussi montré que tôt ou tard, la démocratie renaît inéluctablement de ses cendres. En revanche, pour que notre pays se mette au diapason de ce 21e siècle mû par la connaissance et des changements rapides et globaux, il y a besoin d'un accélérateur du processus de la transition démocratique favorisant la mobilisation de toutes les énergies disponibles pour sortir de la crise.


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