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Ahmed Brahim, Premier Secrétaire d'Ettajdid : « Les signaux qu'attend l'opinion de 2009 : La promulgation d'une loi d'amnistie générale ; la liberté d'expression et les garanties de transparence de ces élections »
VIE POLITIQUE/SOCIETE CIVILE
Publié dans Le Temps le 10 - 11 - 2008

Le conseil national d'Ettajdid tiendra le 22 novembre une réunion qui sera consacrée à la participation du parti aux échéances électorales de 2009.
Concernant les législatives, Ettajdid va en principe présenter des listes dans toutes les circonscriptions.
Pour ce qui est de l'élection présidentielle, le conseil national va probablement décider de présenter la candidature de son premier secrétaire Ahmed Brahim qui remplit toutes les conditions stipulées dans le dernier amendement constitutionnel concernant cette élection.
A cette occasion, nous avons invité M. Ahmed Brahim pour nous parler de sa candidature et d'autres questions. Interview :

Le Temps : Comptez-vous présenter votre candidature à l'élection présidentielle de 2009. Quelles en sont les raisons, la signification et dans quel cadre?
Ahmed Brahim : La question de ma candidature aux présidentielles ne peut être une question individuelle dans un parti comme Ettajdid, soucieux de cohérence dans son engagement pour la démocratie, non seulement pour le pays, mais aussi et d'abord dans ses propres stuctures. Elle ne relève donc pas d'une décision personnelle, mais d'une décision collective. Bien plus, pour un parti comme le mien, qui a fait de la construction d'un large pôle démocratique et progressiste sa principale préoccupation, une telle décision, même collective, ne peut être prise à partir de considérations étroitement partisanes. C'est la raison pour laquelle nous en discutons aussi avec nos partenaires au sein de «l'Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès» ainsi qu'avec d'autres amis, formations politiques et personnalités, qui partagent notre souci de faire des prochaines échéances électorales une occasion pour la transition vers un pluralisme authentique. La décision finale sera prise en tenant compte de ces différents niveaux, à commencer par notre Conseil National prévu pour le 22 novembre.
Pour le moment, en accord avec les camarades et amis, je me considère comme un candidat potentiel aux présidentielles, étant entendu que nos efforts et ceux de tous les démocrates doivent aujourd'hui converger vers un objectif prioritaire: faire que les prochaines élections ne soient pas une simple réédition des précédentes, mais un reflet fidèle de l'opinion des citoyens et un véritable révélateur des rapports de force politiques réels.
Cela passe par une refonte radicale du système électoral au double niveau des textes et de la pratique afin que soient assurées la transparence du scrutin et la représentativité des élus. Les Tunisiennes et les Tunisiens veulent être traités en citoyens libres et responsables; ils veulent connaître les programmes des différents candidats, se prononcer en toute connaissance de cause et voir leur choix rigoureusement respecté. C'est la réponse positive à cette aspiration légitime qui est le véritable enjeu des élections de 2009. Je pense que des signaux de bonne volonté doivent être donnés dès maintenant pour répondre à une opinion publique inquiète du risque d'assister à une reproduction des errements du passé. Parmi ces signaux, il y a l'assainissement du climat politique et social grâce à la promulgation d'une loi d'amnistie générale, au respect des libertés - notamment la liberté d'expression et d'organisation - et, surtout, aux garanties de transparence et de crédibilité électorales. Cela est indispensable pour conférer à la configuration politique plurielle du pays une lisibilité et à la vie politique une normalité qui permette à ceux qui ne sont pas d'accord avec les orientations et la pratique du pouvoir en place d'exister et d'agir comme une opposition véritablement reconnue et écoutée et non comme une sorte de «dissidence» plus ou moins tolérée.
C'est à la tâche de construction d'un pôle moderniste, démocratique et progressiste occupant toute la place qui lui revient dans le paysage politique national que doit être d'abord consacrée la bataille électorale. Une fois ma candidature aux présidentielles confirmée après les larges consultations dont je vous ai parlé, soyez sûr que je m'employerai, avec tous ceux qui partagent les idéaux de citoyenneté et de progrès à en faire l'usage combatif et politiquement efficient qui convient. Ce qui est certain, c'est que je ne ferai pas de la figuration. Je me battrai avec détermination, mais dans la sérénité. Je le ferai non seulement en tant que porte-parole d'un parti d'opposition résolue mû par la volonté de servir l'intérêt national, soucieux de présenter des propositions constructives et constamment ouvert au dialogue, y compris avec le pouvoir, mais aussi en tant que porte- parole d'une mouvance démocratique et moderniste et, plus largement, en tant que porte- voix de tous ceux qui veulent être des citoyens libres dans une société juste et qui sont aujourd'hui réduits au silence. Je pense que tous les Tunisiens sont en droit de connaître nos positions et nos propositions alternatives sur le respect des libertés, la réforme des institutions, la solution des problèmes économiques et sociaux - ceux de l'emploi, de la santé, des disparités sociales et régionales, du niveau de l'enseignement, de l'essor culturel, etc. Il est donc grand temps de mettre un terme à la monopolisation des grands médias par le gouvernement et son parti et de les ouvrir dès maintenant à la diversité des opinions!

. Ettajdid va-t-il nouer des alliances à l'occasion des législatives?
- La politique des alliances les plus larges autour d'un projet moderniste, démocratique et progressiste a toujours été une caractéristique essentielle dans l'orientation de notre mouvement. Nous avons déjà cherché à plusieurs reprises, par le passé, à la mettre en oeuvre, et l'expérience de l'Initiative démocratique a été de ce point de vue une expérience prometteuse. Des indices encourageants nous permettent d'envisager avec optimisme la perspective de constituer un rassemblement plus large lors des prochaines élections. Parmi ces indices il y a la dynamique enclenchée au sein de l'Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès» - qui regroupe, outre Ettajdid et des personnalité indépendantes deux partis progressistes qui luttent pour leur légalisation et dont nous soutenons fermement le droit à l'activité légale: le Parti Socialiste de Gauche et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique. Des convergences politiques grandissantes avec d'autres partis tels que le FDTL permettent d'envisager l'éventualité de nouer des alliances plus larges pour les présidentielles et les législatives. Malheureusement, le code électoral actuel interdit dans les faits la formation d'une alliance électorale entre partis reconnus, en contradiction avec les principes élémentaires du pluralisme mais aussi avec d'autres textes de loi en vigueur en Tunisie, comme la loi sur le financement des partis représentés à la Chambre des Députés qui tient compte explicitement des députés éventuellement élus dans le cadre d'un front. Il y a là un principe de cohérence qui doit être respecté au niveau des textes, ce qui implique l'amendement dans ce sens du Code électoral actuel.
Quoi qu'il en soit, notre pays a besoin d'un grand pôle démocratique et moderniste capable de préserver les acquis progressistes contre les risques réels de régression et de les développer vers plus de conquêtes sur le terrain de l'égalité entre hommes et femmes, de l'accès universel au savoir et à la culture, du libre épanouissement des énergies créatives, du droit à un travail décent pour tous, de la répartition équitable des fruits de la croissance, etc. C'est dans cette perspective que s'inscrit notre action unitaire pour les alliances.

. On a remarqué ces derniers temps un net rapprochement avec le FDTL, et un refroidissement des relations avec le PDP. Le positionnement des partis respectifs quant à la candidature à l'élection présidentiellle en est il la cause?
- Nous avons constamment tenu et nous tenons toujours à ce qu'il y ait de bons rapports entre Ettajdid et le PDP. C'est pourquoi il est sans doute excessif de parler de «refroidissement» de nos relations avec ce parti. Avoir de bons rapports n'implique pas être d'accord sur tout et il est de notoriété publique que, si nos convergences de vue sont nombreuses sur bien des points, il existe aussi entre nous des différences d'approche stratégique et tactique assez substantielles. Par exemple, nous n'avons pas la même conception de l'identité du mouvement démocratique et de ses composantes. Pour nous, ce mouvement ne saurait être un «cartel des Non», indépendamment du projet de société, de la position à l'égard des acquis progressistes du pays, de la question des rapports entre politique et religion, etc. Sur la question des présidentielles, il y a entre nous une convergence sur le refus des limitations imposées à la liberté de candidature, mais nous considérons que la questions des élections constitue un dossier global qui ne doit être réduit ni aux seules présidentielles, ni au seul droit de tel ou tel à se porter candidat. C'est un dossier qui exige de tous les démocrates une action commune à mener ensemble, sans l'hypothéquer par des considérations de leadership, ni tenter de la soumettre aux options partisanes particulières. Cette analyse est aussi, pour l'essentiel, celle qu'adopte le FDTL avec lequel nous avons également en commun non seulement une façon d'envisager la politique comme «l'art du possible», mais aussi des orientations résolument modernistes qui ne datent pas d'hier.

. Qu'en est il de la question de la réintégration de ceux qui ont contesté les résultats du dernier congrès?
- Nous avons accompli des avancées considérables dans le sens de la consolidation de notre unité aussi bien dans les instances dirigeantes nationales que dans les structures régionales, comme en témoigne le succès de toutes nos manifestations publiques, en particulier la réunion que nous avons tenue le 19 octobre à Sfax. Grâce à notre engagement commun dans la lutte sur le terrain et surtout à la maturité et aux capacités de dialogue des militants à tous les niveaux, la plupart des motifs d'incompréhension survenus au lendemain du congrès de juillet-août 2007 ont été dépassés, et la légitimité des structures et des résolutions issues de ce congrès n'est plus guère contestée par personne aujourd'hui. Mais il faut faire toujours plus et mieux pour que notre mouvement soit au niveau des attentes et des exigences des luttes présentes et à venir. C'est pourquoi nous maintenons le cap de l'ouverture sur toutes les énergies et toutes les compétences ayant participé au processus unitaire et qui sont sincèrement désireuses de contribuer de manière responsable, y compris au sein des structures délibératives, à l'action de notre mouvement.
Interview réalisée par Néjib SASSI


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