Pourquoi le régime déchu avaitil monté de toutes pièces, en mai 1991, le fameux complot militaire connu désormais sous le nom de Barraket Essahel? Et quel supplice plusieurs dizaines d'officiers supérieurs et d'officiers de l'armée avaient dû endurer sous une féroce torture. Cette « Chronique d'un Calvaire», rapportée par le colonel Sami Kourda, nous interpelle tous. «1991 ! L'année de toutes les purges, écrit-il. Une année charnière à partir de laquelle le tyran allait démanteler Ennahdha, le mouvement politique qui le gênait le plus et qui lui faisait de l'ombre. Dans sa lancée, il en profitait pour épurer, « en raclant jusqu'à l'os » (sic), cette armée dont il est malheureusement issu et dont il connaît mieux que quiconque la vraie nature et pour, ensuite, tomber sur le pays à bras raccourcis afin de le mettre en coupe réglée… au nom de la liberté, de la démocratie et de la justice!C'est dans ce contexte calamiteux que je fus impliqué dans un complot militaire monté de toutes pièces par les services de sécurité, la Sécurité de l'Etat. Aussi ces pages scandent-elles le parcours d'un témoin, malgré lui, d'un enfer dantesque. C'est à travers les séquences de ces épouvantables journées, à partir de mai 1991, qu'évolue ce témoignage : l'enlèvement (18 mai), ma mise au secret à la sécurité militaire; puis ma remise à la Sécurité de l'Etat (20 mai) ; le calvaire que j'allais subir pendant près d'un mois et demi ; enfin la délivrance : ma comparution devant le juge d'instruction militaire et ma mise en dépôt à la prison civile de Tunis. Le «Complot» de Barraket Essahel, Chronique d'un Calvaire Par Sami Kourda, Sud Editions, janvier 2012
