Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce matin devant le Palais de justice de Tunis en soutien à la jeune femme violée par des policiers et qui devait comparaître devant un juge d'instruction du Tribunal de première instance pour répondre de l'accusation d'atteinte à la pudeur. Les manifestants brandissaient des pancartes portant des inscriptions du genre «Révolution volée, femme voilée, petite fille violée » ou encore "Violée ou voilée, faut il choisir?". Cette affaire de « la victime devenue accusée » continue de susciter des réactions d'indignation dans le pays et sur les réseaux sociaux. A la lumière de l'audition de la jeune femme et de son fiancé, lui aussi cité à comparaître, le juge doit décider du classement du dossier dans ce volet de l'affaire ou de l'engagement des poursuites contre le couple, soutenu par nombre d'associations, notamment féministes et des droits de l'Homme. Agée de 27 ans, la jeune femme aurait été violée par des policiers et son fiancé soumis à une tentative de racket après eut été abordé par la patrouille alors se trouvait dans une voiture stationnée dans un endroit isolé. Ils sont tous les deux interrogés dans le cadre d'une information judiciaire pour « atteinte à la pudeur » sur la foi des dépositions des deux violeurs présumés. En effet, ces derniers ont affirmé, lors de leur interrogatoire, avoir surpris le couple dans une « posture indécente ». Les trois policiers mis en cause et placés en détention préventive, encourent de lourdes peines s'ils sont reconnus coupables.