La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a vivement condamné hier le raid des forces de sécurité irakiennes qui a causé la mort de 34 opposants au régime de Téhéran dans le camp d'Ashraf et réclamé une enquête sur cette intervention. «Les militaires irakiens connaissaient bien les risques liés au lancement d'une opération dans un lieu tel qu'Ashraf», a estimé Pillay. «Il n'y a pas d'excuse possible pour ce nombre de victimes. Il doit y avoir une enquête complète, indépendante et transparente.» «Toute personne responsable d'une utilisation excessive de la force doit être poursuivie», a souligné l'ancienne juge sud-africaine. L'ONU avait annoncé avant-hier à New York que trente-quatre personnes avaient été retrouvées mortes après un raid de l'armée irakienne le 8 avril dans le camp d'Ashraf, au nord de Bagdad, où vivent des membres de l'opposition iranienne. Les autorités irakiennes ont indiqué qu'elles allaient «enquêter sur cette affaire». «Nos forces de sécurité pensent que cet acte criminel (les morts) a été le fait de leurs gardes (des Moudjahidine du Peuple) qui ont tué ceux qui voulaient s'échapper. Ils avaient déjà commis des actes identiques dans le passé», a souligné à Bagdad le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Dabbagh.