La commission administrative de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décrété, jeudi soir, une grève générale dans la fonction publique pour le 8 décembre prochain «en cas de non-application de l'accord sur les majorations salariales». La commission administrative confie au bureau exécutif de l'UGTT de coordonner avec le groupement de la fonction publique les procédures de cette grève. Elle a également décidé une grève générale dans le secteur privé dont la date sera fixée par le Bureau exécutif groupement du secteur privé relevant de l'organisation syndicale. Le secrétaire-général de l'UGTT, Hassine Abbassi a déclaré à la presse à l'issue de la réunion de la commission administrative que les propositions du gouvernement n'ont pas été jusqu'ici à la hauteur des attentes de la centrale syndicale, indiquant cependant que son organisation est toujours disposée à négocier avec le gouvernement pour trouver une solution qui ménage les intérêts des deux parties.« Nos mains sont encore tendues, et chaque fois qu'on nous invite au dialogue on répond présents », a-t-il dit. Pour rappel, le gouvernement avait initialement demandé à l'UGTT de reporter pour deux ans les augmentations salariales au titre de l'année 2017 en raison de la mauvaise situation des finances publiques et des exigences des bailleurs de fonds relatives à la de réduction de la masse salariale dans le secteur public. L'exécutif a cependant avancé la semaine écoulée nouvelle proposition du gouvernement préconisant le report du versement des majorations salariales au mois de novembre 2017, qui a été rapidement rejetée parla puissante centrale syndicale. L'UGTT avait signé avec le gouvernement Essid une hausse des salaires dans le secteur public pour l'année 2017 et avait indiqué que tout report des augmentations salariales signifierait que le gouvernement de Youssef Chahed a violé l'accord de Carthage et que l'Etat n'est plus en mesure de respecter ses engagements. pour ce qui est du dossier des augmentations salariales dans le secteur public, il constitue en effet une véritable patate chaude refilée par l'ancien Chef du gouvernement Habib Essid à son successeur. L'ancien locataire du Palais de la Kasbah avait en effet commis l'imprudence de conclure un accord prévoyant des majorations salariales dans la fonction publique avec l'UGTT en 2015 et de s'engager auprès des bailleurs de fonds internationaux, Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale en tête, à réduire la masse salariale dans le secteur public en contrepartie d'un prêt destiné à renflouer les caisses de l'Etat !