Andréi Makine, élu membre de l'Académie française au fauteuil occupé précédemment par Assia Djebar Elu depuis plusieurs mois, c'est ce jeudi 15 décembre qu'Andreï Makine a fait son entrée officielle à l'Académie Française. Né en Sibérie il y a 59 ans, installé en France depuis 1987, l'auteur du célèbre roman « Le testament français » primé par le Goncourt incarne la francophilie et francophonie qui ne cessent enrichir la langue de Molière. Andréi Makine, grand, élégant, le regard perçant porte avec beaucoup de panache son nouvel habit d'Académicien. Un costume vert comme le veut la tradition, créé sur mesure ici par le styliste italien Giorgio Armani, avec à la ceinture une épée, œuvre du joailler suisse Chopard et au cœur du pommeau de cette arme symbolique : une grenouille incarnation du conte populaire russe « La tsarine grenouille ». L'écrivain n'a pas oublié ses origines et il a d'emblée commencé son discours avec la francophilie de ses illustres ainés Pierre le Grand et Catherine de Russie. Andreï Makine est né à Krasnoïarsk en Sibérie le 10 septembre 1957. Dès l'âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman autofictif Le Testament français. La famille s'installe à Penza, puis à Novgorod. Durant une scolarité erratique, il étudie notamment et à partir de l'école primaire le français. Il étudie à l'université de Kalinine, rédige une thèse de doctorat d'Etat sur la littérature française contemporaine intitulée « Roman sur l'enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) » à l'université de Moscou, et enseigne la philologie à l'Institut pédagogique de Novgorod, où il collabore à la revue Littérature moderne à l'étranger. En 1987, à trente ans, il s'installe clandestinement à Paris puis demande l'asile politique, qu'il obtient. Il mène d'abord une vie précaire, qu'il décrit comme un « désespoir permanent ». Il est d'abord assistant de russe au lycée Jacques-Decour, puis dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine — intitulée La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie — à la Sorbonne. Il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris et envisage une carrière universitaire en littérature slave. Son premier roman, La Fille d'un héros de l'Union soviétique, paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture. Il obtient en 1995 les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le Testament français. Il vit à Paris. L'obtention du Goncourt lui vaut, entre autres, d'obtenir la nationalité française en 1996, ce qui lui avait été précédemment refusé En 2011, il révèle qu'il a publié des romans sous le nom de Gabriel Osmonde8. Le 3 mars 2016, il est élu membre de l'Académie française au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par Assia Djebar. Il obtient 15 voix sur 26 votants, devant Arnaud-Aaron Upinsky avec 2 voix et six autres candidats qui ne reçoivent aucun suffrage, cependant que l'on compte 6 bulletins nuls et 3 blancs. Il sera reçu le 15 décembre de la même année par Dominique Fernandez. Journées culturelles et touristiques tunisiennes à Paris Un groupe d'artistes, de sportifs et de journalistes tunisiens entament de vendredi à dimanche une visite à Paris pour animer les journées culturelles et touristiques tunisiennes à Paris. Organisé par l'association "Kolna Bardo" (Tous Bardo), l'événement vise à faire passer un message de paix, de dénoncer le terrorisme et de rencontrer la communauté tunisienne en France. Le programme a été entamé par un hommage aux victimes des attentas terroristes de novembre 2015 à Paris. Une gerbe de fleurs a été déposée devant la salle de spectacles du Bataclan, dans le 11ème arrondissement de Paris, où 90 personnes ont été tuées le 13 novembre 2015 par des terroristes. L'ambassadeur de Tunisie en France, Mohamed Ali Chihi, a indiqué que la Tunisie "transmet toujours des messages de paix et de fraternité et également un message culturel pour dénoncer le terrorisme qui frappe la paix et la démocratie". Le maire adjoint du 11ème arrondissement, Stéphane Martinet, a déclaré à l'agence Tap que "la bataille contre le terrorisme sera gagnée par la paix, la concorde, le respect mutuel et le développement des arts". "Il faut rester solide pour faire vivre la paix", a-t-il souligné. Le président de l'association "Tous Bardo", Abdelatif Mlayah, a rappelé également dans une déclaration à la Tap que l'événement "vise à dénoncer le terrorisme, à faire passer un message de paix et à rencontrer les tunisiens en France". L'humoriste Lamine Nahdi estime qu'il est important d'organiser régulièrement des spectacles artistiques pour être en contact permanent avec la communauté tunisienne en France. L'actrice Mouna Noureddine a souligné de son côté "qu'il ne faut pas céder et continuer à lutter contre le terrorisme". A l'ordre du jour du programme, des visites de monuments touristiques et culturels, des rencontres avec des Tunisiens à Paris . l'Association des artisans de DenDen Une convention de partenariat a été signée, jeudi, entre l'Office national de l'artisanat tunisien (ONAT) et l'Association des artisans de la maison de l'artisanat de DenDen (récemment créée), dans l'objectif de mettre en place un cadre de coordination et de coopération entre les deux organismes et de promouvoir l'artisanat tunisien. Cette convention, signée en marge de l'Expo-vente de cadeaux de fin d'année, organisée au village de l'artisanat à Den Den, vise à instaurer un système de coopération favorisant le développement du Village Artisanal de Denden pour qu'il soit "un village artisanal pilote et une véritable vitrine de l'artisanat tunisien". Elle vise également à multiplier les actions et les canaux de promotion des produits artisanaux, et à favoriser leur commercialisation sur les marchés intérieur et extérieur, comme le stipule le texte de la Convention.