Outre les transferts de fonds passés officiellement à 5% du PIB (4 milliards dinars) en 2015, contre 4,5% en 2011, et les investissements directs, les tunisiens résidents à l'étranger (1,3 million de personnes), notamment en Europe, à titre de volontaires individuels ou regroupés au sein d'associations, ont contribué activement, ces dernières années, à la réalisation de plusieurs projets de développement local, notamment dans leurs régions d'origine. Soutenues financièrement par plusieurs partenaires internationaux dont le Programme des Nations Unies pour le développement, PNUD, l'Union européenne (UE), l'Organisation internationale pour la migration, OIM, ou encore l'agence de coopération suisse, ces actions, pilotées par l'Initiative Conjointe pour la Migration et le Développement (ICMD) ont été, hier, au centre d'un séminaire tenu, à Tunis, avec la participation des représentants des départements ministériels concernés (Affaires étrangères, Affaires locales, immigration) ainsi que ceux des partenaires internationaux et des bénéficiaires. C'est que l'un des aspects importants de ces opérations de développement local initiés par les tunisiens à l'étranger, a été l'implication des autorités locales et territoriales dans leur mise en œuvre, parallèlement aux acteurs de la société civile et des bénéficiaires. Deux projets pilotes en particulier ont été présentés à cette occasion. Le premier projet a permis la création d'un groupement de développement agricole dans la commune de Jilma, au Nord du gouvernorat de Sidi Bou Zid, destiné à former et à accompagner un groupe de femmes rurales de cette commune pour le montage d'ateliers d'engraissement d'ovins, selon les techniques modernes, et ce avec l'assistance de l'Association des deux rives sise à Paris, en France et sa succursale de Tunisie, moyennant un financement du ministère français des Affaires étrangères. Le deuxième projet vise l'amélioration des conditions socio-sanitaires du gouvernorat de Kasserine (dans la ville et les zones rurales, notamment en faveur des femmes et des enfants), où l'on compte un médecin pour près de 4300 habitants et près d'un lit médicalisé pour 1000 habitants. Il a été réalisé dans le cadre de la coopération décentralisée entre la région de Kasserine et celle de Toscane en Italie, avec la participation active de la communauté tunisienne vivant en Toscane. Les actions menées ont ciblé la formation du personnel médical de l'hôpital régional de Kasserine et de deux centres locaux de soins de base, et la sensibilisation des populations sur les questions sanitaires moyennant un matériel didactique approprié. Commentant ces initiatives, le représentant résident du PNUD en Tunisie, El Kébir Alaoui, a souligné qu'elles montrent que « la migration constitue une solution et non pas un problème. »