«La région Île-de-France et le Grand Tunis scellent aujourd'hui un partenariat gagnant-gagnant qui englobera plusieurs secteurs.» C'est ainsi que Valérie Pécresse, Présidente de l'Île-de-France a introduit l'accord signé hier entre sa région et les gouvernorats de Tunis, l'Ariana, La Manouba et Ben Arous, en présence des quatre gouverneurs, du ministre des Affaires Locales et de l'Environnement, de l'Ambassadeur de France en Tunisie et d'une délégation française. C'est en décembre dernier qu'une délégation tunisienne, composée essentiellement des gouverneurs du Grand Tunis s'est rendue en Île-de-France pour négocier les termes de cet accord de coopération décentralisée. Un mois plus tard, le conseil régional français donnait son aval. Moins d'un mois plus tard, le partenariat est concrétisé et l'accord signé à Tunis, le premier dans son genre entre cette région française et un territoire tunisien. « On parle souvent de la bureaucratie française mais aussi tunisienne, mais concernant cet accord, force est de constater que les choses ont rapidement abouti et c'est tant mieux. Par le biais de cet accord, la région d'Île-de-France, englobant Paris et sa proche banlieue, riche de ses ressources et de ses 12 millions d'habitants, s'engage concrètement aux côtés de la Tunisie et plus particulièrement du Grand Tunis pour redynamiser les échanges entre les deux rives de la Méditerranée, à travers des échanges culturels, sociaux, économiques et commerciaux. L'Île-de-France est une porte sur l'Europe et le Grand Tunis une porte sur l'Afrique. Notre partenariat est donc bénéfique pour les deux parties. », a déclaré à ce propos Valérie Pécresse. Pourquoi le Grand Tunis ? La Présidente de l'Île-de-France précise que le choix de cette région n'est pas anodin. « Nous scellons des partenariats avec des territoires dynamiques et le Grand Tunis, avec sa forte concentration humaine et ses pôles économiques majeurs, en est un. Notre orientation actuelle repose sur plusieurs axes et priorités dont celle de privilégier les accords avec les régions qui sont proches des habitants de l'Île-de-France. Dans ce contexte, n'oublions pas que près de 30% des Franciliens dont d'origine maghrébine et près d'un million d'entre eux ont des attaches en Tunisie. Nous accordons également beaucoup d'importance à l'économie solidaire et veillons notamment à renforcer le partenariat avec des associations franciliennes œuvrant en Tunisie. » a-t-elle expliqué. Gagnant-gagnant L'accord de coopération décentralisée signé entre l'Île-de-France, première région économique française et l'une des premières au niveau européen et le Grand Tunis portera sur plusieurs secteurs tels que la gouvernance démocratique, la décentralisation, le développement durable, les énergies renouvelables, la transition énergétique, l'innovation, le numérique, l'éducation, la formation, la jeunesse, les sports, l'aménagement du territoire, l'urbanisme, les transports publics, le tourisme, le patrimoine et la francophonie. De l'intérêt de cet accord, Riadh Mouakher, ministre des Affaires Locales et de l'Environnement explique que « la décentralisation est l'un des grands chantiers en cours de la Tunisie. La nouvelle loi électorale mais aussi le Code des Collectivités nous permettront de faire de grands pas vers une participation plus efficiente des citoyens dans la prise de décision locale mais il nous faut aussi bénéficier des expériences d'autrui, dont celle de la France avec ses succès et ses lacunes pour pouvoir faire aboutir correctement le processus. » Valérie Pécresse a déclaré de son côté: «Nous sommes très intéressés politiquement à ce que la transition démocratique tunisienne réussisse. Une Tunisie stable et prospère est un gage de sûreté pour la France. L'intérêt est donc d'abord politique mais aussi économique. Il y a une vraie complémentarité entre les deux régions désormais partenaires. L'Île-de-France est par exemple la 1ère région aéronautique d'Europe mais nous ne pouvons plus tout produire chez nous. Nous sommes obligés d'avoir une partie de notre production délocalisée. Nous pouvons très bien la délocaliser en Europe de l'Est mais n'est ce pas plus logique de la déplacer à l'autre rive de la Méditerranée ? C'est tout aussi vrai pour le secteur de l'automobile et bien d'autres encore. »