Après un déroulement normal de la Omra (petit pèlerinage) lors de la première saison, il y a trois ans, en matière de nouvelle réglementation, la situation s'est dégradée suite au retrait de la Société nationale de ce circuit. En effet, des clivages sont enregistrés en cette troisième année depuis la libéralisation de l'exploitation de ce segment à égalité entre la Société nationale des prestations de services et des séjours et les agences de voyage suite à la décision de réserver à chacune d'elles par la Banque centrale de Tunisie(BCT) un montant global en devises de 30 millions de dinars, soit 15 millions de dinars, chacune. Comment ces clivages sont-ils apparus et en quoi consistent-ils. La saison de la Omra semble, effectivement, être sérieusement menacée vu le blocage pesant sur les relations entre les agences de voyage, les organisateurs de la Omra et la partie gouvernementale. En effet, suite au désistement de la Société nationale, la partie gouvernementale n'a pas bougé et a fait persister le flou dans le sens où rien n'a été éclairci concernant le quota en devises de 15 millions de dinars, initialement alloué à la Société nationale, alors que logiquement, il devrait être accordé aux agences de voyage, le nombre de visas accordés par la partie saoudienne étant resté inchangé. La situation a empiré à cause du refus par la BCT d'accorder l'autorisation d'exploiter les 15 millions de dinars restants sous prétexte qu'elle attend le feu vert du gouvernement. Résultat : les responsables des agences de voyages affirment que leurs dettes se sont accumulées alors que pas moins de sept correspondances ont été adressées au ministère du Tourisme et à la présidence du gouvernement, mais sans suite. Parmi les autres conséquences de cette situation , le retour en force des intermédiaires qui usent de subterfuges et arnaques pour duper les candidats à la Omra en s'appropriant une commission allant de 200 à 300 dinars par personne sans s'acquitter convenablement de leur mission. D'où le conseil à tout candidat à la Omra de se munir d'un contrat en bonne et due forme établi par l'agence de voyage traitante, sachant que les agences de voyage ont assuré, lors de la saison écoulée, le départ de 60 000 personnes vers les Lieux Saints. Face à tous ces développements, le vice-président de la Fédération des agences de voyages (FTAV), Dhafer Latif, indique que la Fédération a appelé à la tenue, dans les meilleurs délais, d'un Conseil ministériel pour étudier cette question et trouver les remèdes nécessaires, l'objectif étant d'éviter à l'avenir les désordres constatés de temps à autre, comme cela été le cas tout récemment à l'aéroport de Djerba-Zarzis. Pour sa par, Akram Barouni, chargé du dossier de la Omra au sein de l'Organisation de défense du consommateur (ODC) a affirmé qu'une réunion d'information s'est tenue dernièrement avec la FTAV et au cours de laquelle l'accent a été mis sur la nécessité pour les clients de s'adresser directement aux agences de voyages et d'éviter les intermédiaires tout en précisant qu'au cours de la saison passée, l'ODC avait reçu près de 15 000 réclamations concernant la dégradation des prestations de services fournies aux candidats à la Omra.