Intervenant, hier à Tunis, à l'ouverture d'un Forum arabe sur l'économie des applications numériques, le directeur des télécommunications au ministère des Technologies de la communication et de l'économie numérique, Kamel Sâadaoui, a indiqué que ce ministère travaille à l'élaboration d'un nouveau code numérique devant remplacer l'actuel code des télécommunications « devenu obsolète et totalement inadapté à l'évolution connue par le secteur des TIC, sur le plan national et international. » Il a ajouté qu'au contraire, le code actuel nous bloque partout, face aux défis multiples lancés par le développement continu des TIC, à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne le domaine appelé l'économie des applications numériques. Selon les experts présents à la rencontre, les dernières années ont connu un accroissement vertigineux des applications numériques sur le NET, de sorte que leur nombre dépasse aujourd'hui un million d'applications, alors que le nombre des téléchargements par an s'élève à une centaine de millions. Le Forum est organisé par le Centre d'Information, de Formation, de Documentation et d'Etudes en Technologies des Communications (CIFODE'COM), relevant du ministère des Technologies de la communication et de l'économie numérique, en collaboration avec l'Union internationale des télécommunications (UIT). Ce Centre technique tunisien spécialisé en TIC a été élu Centre d'excellence de l'UIT, dans sa spécialité, pour la région arabe pour la période 2015/2018. Son directeur général, Fethi Methnani, a mis l'accent sur la nécessité pour la Tunisie et les pays arabes de s'adapter à ce développement continu que connaissent les TIC, et en particulier l'économie des applications numériques, comme les applications de l'intelligence artificielle, et qui touchent les différents aspects de la vie de tous les jours, comme les utilisations des téléphones mobiles, ou encore ce qu'on appelle l'Internet des objets, c'est-à-dire la connexion des équipements électroménagers et autres objets similaires à l'Internet, les achats par l'Internet et les téléphones mobiles, les jeux vidéos, la transmission des rencontres sportives et des manifestations culturelles par voie numérique, la certification, la signature et la sécurité informatique. Selon M. Methnani, cette adaptation doit s'opérer au niveau réglementaire en révisant et en actualisant les réglementations, ainsi qu'au niveau de la mise en place de l'infrastructure nécessaire. A cet égard, le secrétaire général de l'Organisation arabe des TIC , Mohamed Ben Amor, a indiqué que la région arabe souffre de grandes carences en matière des TICs et de l'économie des applications numériques, attribuant ces carences à un défaut de confiance dans l'économie numérique et l'utilisation des applications numériques, comme le paiement électronique, et le commerce électronique. Cependant, les divers orateurs ont mis l'accent sur les larges horizons que l'économie des applications numériques, et l'économie numérique, en général, ouvrent pour la promotion de l'emploi des jeunes diplômés dans les spécialités informatiques et de télécommunications, et sur les opportunités que l'économie des applications numériques en particulier leur offre en matière d'innovation et de participation au développement des TICs. Outre les carences en matière d'accès aux TICs et aux applications numériques , dans de bonnes conditions, la Tunisie et les pays arabes en général restent de simples consommateurs des produits numériques mis sur le marché, s'agissant autant des équipements, que des technologies et des contenus , alors que ces produits, par delà leur utilité et leur côté pratique et industriel, portent, aussi, la marque des civilisations et des cultures qui les ont conçues, comme les jeux vidéos qui forment une part très importante dans la production et le commerce des applications numériques, dans le monde.