La réunion de la commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire tenue samedi et dimanche derniers, sous la présidence de Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a été marquée par des divergences profondes entre la direction de la centrale syndicale et les membres du syndicat de l'enseignement secondaire. Le Bureau exécutif de l'UGTT a choisi de ne pas cautionner la stratégie de pourrissement du syndicat dirigé par le trépignant Lassaâd Yaâcoubi. Le secrétaire général adjoint de l'organisation ouvrière chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri, s'est en effet retiré de la réunion houleuse en exprimant son opposition à la volonté de la majorité des membres de la commission administrative de décréter une grève illimitée à quelques semaines seulement de la période des examens. Malgré ce retrait, les tenants de la ligne dure n'ont pas baissé pavillon. Ainsi, la commission administrative a poursuivi ses travaux sous la forme d'une «rencontre des régions». A l'issue de la réunion, une motion a été adoptée par tous les représentants des régions notifiant la suspension des cours dans les collèges et les lycées à partir du 27 mars courant, et ce jusqu'à ce que le gouvernement accepte la revendication principale du syndicat, en l'occurrence le limogeage du ministre de l'Education, Néji Jalloul. Les membres du Bureau exécutif de l'UGTT n'a pas, encore une fois, réussi à tempérer les ardeurs de Lassaâd Yaâcoubi et ses compagnons lors d'une réunion tenue hier à la Place Mohamed Ali sous la présidence du secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi. La direction de l'UGTT se trouve désormais face à un dilemme cornélien. En cautionnant la politique jusqu'au-boutiste du syndicat de l'enseignement secondaire, le Bureau exécutif risque d'impliquer l'organisation dans une confrontation ouverte avec le pouvoir et détruire le capital sympathie dont jouit l'organisation auprès d'une bonne partie de l'opinion publique. Dans le cas contraire, la direction de l'UGTT serait obligée de geler le puissant syndicat de l'enseignement secondaire qui compte plus de 70.000 adhérents et de retirer sa qualité de responsable syndical à Lassaâd Yaâcoubi. Pour l'heure, Mohamed Ali Boughdiri se veut rassurant. «D'autres réunions sont prévues avec les membres du syndicat de l'enseignement secondaire pour trouver une issue consensuelle et concertée qui nous éviterait davantage de tensions », a-t-il déclaré, rappelant que «le bureau exécutif national a déjà tranché cette question depuis le 23e congrès de l'UGTT en exprimant son soutien au secteur de l'enseignement secondaire et en appelant le chef du gouvernement à réaménager son équipe pour trouver une alternative à Néji Jalloul à la tête du ministère de l'Education ».