Mohamed Ali Boughdiri, membre du bureau exécutif, a refusé de signer le préavis de grève ouverte La commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire qui s'est étalée sur deux jours, samedi et dimanche derniers, a révélé une divergence de vues entre la direction de l'Ugtt et les membres du syndicat de l'enseignement secondaire à propos des mesures de protestation à prendre contre le ministre de l'Education, Néji Jalloul. Lassaâd Yaâcoubi et ses compagnons avaient auparavant déclaré «ne plus pouvoir composer avec un ministre qui humilie les enseignants» et ne plus vouloir de lui à la tête du ministère, exigeant, coûte que coûte, son départ. Ils avaient menacé de faire, pour cela, le nécessaire jusqu'à brandir la possibilité de suspendre les cours indéfiniment (à quelques semaines de la fin de l'année scolaire) dans le cadre d'une grève ouverte. La commission administrative a donc été convoquée pour entériner cette menace, mais les deux jours de tractations ont finalement débouché sur un niet de Mohamed Ali Boughdiri, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, qui a refusé de signer le préavis de grève. Ce refus est, pour le moins qu'on puisse dire, une première, regrettable pour Yaâcoubi et ses compagnons qui ont jusqu'ici mené la danse et donné du fil à retordre au ministre Jalloul. Toutefois, l'attitude de Boughdiri est tout à fait compréhensible après la réunion de samedi à Dar Dhiafa. Au cours de cette rencontre avec Youssef Chahed, les cinq partis politiques qui soutiennent encore le gouvernement d'union nationale et les organisations nationales signataires du Document de Carthage, l'Ugtt et l'Utica, ont ré-exprimé leur engagement au Document et leur soutien au gouvernement et se sont mis d'accord sur un programme commun de concrétisation des promesses sur la base de concertations plus renforcées et plus larges Mohamed Ali Boughdiri a donc sifflé, hier, la fin de la récréation du syndicat de Lassaâd Yaâcoubi, ce que le secrétaire général, Noureddine Taboubi, devrait signifier aujourd'hui de vive voix aux membres du même syndicat en les recevant à la Place Mohamed-Ali. Dans le cas échéant, il faut espérer la fin d'une crise qui n'a que trop longtemps duré. Dans le cas contraire, il faut souhaiter que la crise ne s'installe pas à la Place Mohamed-Ali. Le congrès est passé.