La corruption est un phénomène qui, au cours de ces dernières années, a pris des proportions inquiétantes. Si inquiétantes, que des organisations gouvernementales et non gouvernementales se sont donné pour but de combattre ce phénomène. La participation des populations est un élément essentiel à la réussite des stratégies de lutte contre la corruption. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'organisation hier à Nabeul d'une journée par l'Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (Inlucc) . Cette journée de sensibilisation s'articule autour du thème de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Plusieurs activités associatives et culturelles concernant les risques et les dangers de la corruption ont meublé la place des arts à l'avenue Habib Bourguiba à Nabeul. Chawki Tabib, président de l'Inlucc accompagné par le directeur du bureau régional de l'instance, a présidé cette manifestation qui vise à faire face à ce fléau qui menace la société tunisienne et à améliorer la bonne gouvernance . D'où le rôle des organisations de la société civile qui doivent participer, légitimer et lutter contre la corruption. La société civile est comprise ici comme l'ensemble des organisations citoyennes agissant en dehors de l'Etat : associations, organisations non-gouvernementales (ONG), groupements et communautés de base, et groupes de pression et d'intérêts (syndicats, entités coutumières et traditionnelles, mouvements des femmes, des jeunes, des groupes vulnérables, etc.). Id L'amélioration de la bonne gouvernance doit venir de l'intérieur et être appropriée par le pays concerné et ses citoyens. Les organisations de la société civile (OSC) ont donc un rôle clé à jouer : elles doivent participer, légitimer et entériner la politique et l'action gouvernementale. Elles doivent également jouer un rôle de vigile des comportements des régimes, des organismes publics et de la société civile elle-même, tout en collaborant à l'effort national de développement. Chaouki Tabib a expliqué que cette initiative vise à associer officiellement la société civile à l'action nationale de lutte contre la corruption, conformément aux orientations fixées à cet effet dans la stratégie nationale pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, signée le 9 décembre 2016, journée nationale et internationale de lutte contre la corruption. 60% de nos efforts sont axés sur la prévention et la sensibilisation pour lutter contre la corruption en partenariat avec l'Association des avocats, l'UGTT, l'UTICA, la CONECT, les ministères et aussi la société civile et là dit-il nous devrons focaliser les actions et les efforts de lutte contre la corruption sur la société civile afin de renforcer les moyens de cette lutte et d'en améliorer l'efficience. La mobilisation est nécessaire pour lutter contre ce mal dont les effets sont terriblement nocifs sur tous les niveaux de l'activité économique et de la situation sociale. Un effort collectif et quotidien Faouzi Laribi directeur du bureau régional de Nabeul de l'instance Nationale de Lutte Contre la Corruption a précisé que la participation des populations est un élément essentiel à la réussite des stratégies de lutte contre la corruption. « La société civile détient certaines solutions au problème. Elle peut par exemple avoir un rôle déterminant pour transformer les attitudes d'indifférence ou d'indulgence du public à l'égard de la corruption. La lutte contre la corruption étant un effort collectif. Notre stratégie s'adresse à tous les acteurs civils concernés. Pour briser le cercle vicieux de la corruption, il est nécessaire d'engager une campagne d'envergure, où chacun est appelé à assumer des responsabilités et un rôle spécifiques. L'appropriation de la stratégie par l'ensemble des acteurs et son appui par l'opinion publique sont essentiels pour en assurer la réussite. Cette stratégie passe par la sensibilisation de la société civile sur les méfaits de la corruption. La Tunisie vient de se doter d'une loi qui protège les dénonciateurs de la corruption. Elle définit les conditions et les procédures de dénonciation de la corruption et de protection de ses dénonciateurs et envisage des sanctions contre ceux qui révéleraient l'identité d'un dénonciateur. Cette loi est un premier pas important. L'information et la communication contribuent à mobiliser l'opinion. A ce titre, des campagnes de sensibilisation aux valeurs citoyennes et aux méfaits de la corruption, utilisant des flyers, des banderoles, des supports de communication audiovisuels, seront régulièrement organisées. L'accès des citoyens à l'information sur l'action de l'administration et des services publics est garanti, afin de leur conférer la possibilité de dénoncer les comportements abusifs. Les médias comme les radios régionales peuvent jouer un rôle important de sensibilisation et d'investigation et sont, à cet effet, protégés contre toute tentative d'intimidation. Les organisations de la société civile reconnues en matière de lutte contre la corruption disposeront, en outre, d'un accès à l'audiovisuel public pour mobiliser et sensibiliser la société contre la corruption. Nous pourrons introduire la lutte contre la corruption dans nos écoles à travers des clubs de la citoyenneté, une bonne initiative deChawki Tabib, président de l'Inlucc. Cette lutte durable contre la corruption suppose le rappel des valeurs éthiques notamment à travers l'éducation civique tout au long des différentes phases du système d'enseignement » Faouzi Laribi devait souligner que la prévention est la voie la plus appropriée, pour réduire les pratiques corruptives tout en rappelant que l'Instance a aussi signé des conventions de partenariat avec les ministères et les délégations spéciales comme celle de Nabeul. Nos efforts seront consolidés avec la création de plusieurs bureaux à Hammamet, Korba , Kélibia et toutes les villes du Cap Bon en vue de mieux maitriser ce fléau tout en diffusant la culture de lutte contre la corruption à une large échelle afin de démanteler totalement le système de corruption et le priver de l'environnement qui le nourrit