L'Agence de Promotion de l'Industrie et de l'Innovation (APII) a présenté hier une étude sur « Les problématiques de la création des entreprises en Tunisie et les perspectives d'amélioration du taux de réalisation des projets et la pérennisation des entreprises ». A cette occasion, on relevait la présence de M.Samir Bechouel, DG de l'APII, M.Abdellatif Hmam, secrétaire d'Etat au commerce et M.Karim Garnaoui, vice-président de la CONECT. Une chute de 52% du taux de réalisation des projets en 10 ans Dans ce cadre, M.Samir Bechouel a fait savoir que le taux de la réalisation des projets a chuté de 52% pendant les années 2000-2010 à 46% après 2011. « Plusieurs contraintes ont été parmi les principales causes de cette diminution du nombre des projets, telles que les difficultés au niveau d'obtention du financement, la lenteur des procédures administratives et l'environnement économique et social inadéquate, une situation guère favorable pour la création des projets », a-t-il annoncé. L'échantillon est mené sur deux catégories d'entreprises : 421 projets non réalisés (PNR) et 249 entreprises fermées. 76% des promoteurs des PNR affirment que le délai de réponse pour l'obtention de l'accord de financement constitue une véritable difficulté Les résultats de l'enquête auprès des PNR ont montré que 68% ne présentent aucune innovation et consistent en une répétition de projets existants. L'étude indique aussi que près de la moitié des promoteurs des PNR (47%) déclarent qu'ils étaient peu ou pas du tout informés sur les structures d'appui et les dispositifs de financement disponibles au moment de la préparation de leurs projets. Difficultés d'accès au financement et lourdeur administratif L'accès au financement et les procédures administratives constituent les principales entraves que rencontrent les promoteurs des PNR dans la phase de préparation du projet. Ainsi, le délai de réponse pour l'obtention de l'accord de financement est jugé très long et constitue une difficulté pour 76% des promoteurs des PNR. 96% des entreprises fermées imputent la cause de la fermeture au faible accompagnement lors de la phase post-création L'enquête auprès des entreprises fermées a touché 249 unités fermées au cours de la période 2005-2015. Plus de 94% correspondent à des nouvelles créations alors que les reprises d'anciennes sociétés ne représentent que 6%. Près de 56% des promoteurs sont des diplômés du supérieur et 30% ont un niveau secondaire. Les femmes ne représentent que 10%. Les diplômés de la formation professionnelle ne représentent que 12%. 96% des promoteurs jouissent d'une expérience professionnelle préalable soit en tant que chef d'entreprise soit en tant que salarié. Cependant, la moitié des promoteurs sont des ressortissants d'un secteur qui n'a aucun rapport avec le projet escompté ce qui explique en grande partie les raisons d'échec. 96% des entreprises fermées déplorent un accompagnement faible sinon inexistant lors de la phase post-création. Les perspectives d'amélioration L'objectif général de l'étude est celui d'améliorer le taux de réalisation des déclarations de projets et la durée de vie des entreprises. Cet objectif a été déployé en cinq axes constituant les grandes orientations de l'étude et du plan d'action. Le premier s'agit de faciliter l'accès au financement des entreprises et concevoir une offre financière adaptée aux différents cycles de vie du projet. Le second est relatif à la mise en place d'un dispositif d'accompagnement et de formation performant offrant une assistance dans les différentes phases du cycle de vie d'un projet et permettant une diffusion de la culture entrepreneuriale. Le 3 ème a trait à la stimulation de l'innovation au sein des entreprises, le 4 ème, tend à simplifier les procédures et les démarches de réalisation de l'investissement et le dernier axe se rapporte à l'amélioration de la disponibilité et de la qualité du foncier industriel.