La difficulté d'obtenir les financements nécessaires, la lourdeur des procédures administratives et leur complexité constituent des handicaps majeurs lors de la préparation du projet. Une étude a été élaborée par l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii) sur «les problématiques rencontrées lors de la création des entreprises en Tunisie». Il s'est avéré que les difficultés financières et, notamment le manque de liquidité et l'endettement, figurent parmi les principales raisons qui mènent à la fermeture des entreprises ou au désistement des promoteurs de lancer leurs projets. L'étude en question met en cause également l'instabilité politique et sécuritaire, ainsi que la faiblesse du soutien aux promoteurs, qui sont à l'origine de l'échec de certains projets. L'étude a ciblé 249 entreprises industrielles comptant chacune plus de 10 postes d'emploi, qui ont fermé leurs portes de 2005 à 2015. De même, les enquêteurs ont pris en considération les intentions d'investissement dans des projets industriels d'une valeur de plus de 100 mille dinars. Par ailleurs, l'étude a concerné 421 promoteurs qui n'ont pas été en mesure de lancer leurs projets au cours de la période 2005-2015. Les chances de survie La difficulté d'obtenir les financements nécessaires, la lourdeur des procédures administratives et leur complexité constituent des handicaps majeurs lors de la préparation du projet. Les promoteurs interrogés ont appelé les autorités compétentes à simplifier les procédures administratives et à placer cette question comme une priorité absolue. Il s'agit aussi de consolider le système des crédits, tout en mettant à la disposition des promoteurs des mécanismes de financement adaptés à leurs besoins. Il est nécessaire, selon les personnes interrogées, de fournir un accompagnement personnalisé lors de la réalisation des différentes étapes de création du projet pour assurer la réussite de son lancement et lui donner les chances de survie dans un environnement caractérisé par une rude concurrence. Les résultats obtenus par cette étude ont permis d'élaborer un plan d'action s'articulant autour de cinq principaux axes, dont le premier concerne la facilitation de l'accès au financement pour les entreprises et le développement de l'offre financière adaptée aux besoins de l'entreprise lors des différentes étapes du processus du projet. L'autre axe recommande la mise en place d'une procédure d'accompagnement et de formation pour soutenir le promoteur lors de ses démarches pour la création de son projet. C'est ainsi qu'il sera possible de diffuser la culture de l'initiative privée en Tunisie, y compris dans les régions intérieures. Le renforcement et l'encouragement de l'innovation au sein des entreprises, ainsi que la simplification des procédures dans les différentes étapes de concrétisation de l'investissement et l'aménagement des espaces fonciers industriels pourraient avoir un impact positif sur l'installation des projets dans toutes les régions. Autant de propositions à prendre en compte pour pouvoir relancer les investissements intérieurs et créer de nouveaux postes d'emploi dans des secteurs à haute valeur ajoutée. Plusieurs structures de soutien et d'appui — comme les technopoles et les pépinières de projets — sont disponibles dans les régions, mais les jeunes promoteurs ne profitent pas des avantages qu'elles offrent. Une nouvelle vision de l'investissement doit concerner les nouveaux projets en optant pour une valeur ajoutée plus élevée afin de hisser le niveau de notre industrie sur la base d'un encouragement de l'innovation et d'un accompagnement intelligent.