Une source proche du mouvement de Nidaa Tounes nous a confirmé l'information de la convocation de la députée Sabrine Goubantini par le parquet militaire. La même source nous a expliqué que la députée comparaitra en tant que témoin devant le juge et ce en rapport avec sa déclaration médiatique où elle a affirmé qu'une réunion entre les dirigeants de son mouvement a porté sur des sujets sensibles pouvant porter atteinte à la sûreté de l'Etat. Une convocation qui survient suite à une ancienne déclaration de la députée ; une déclaration accordée à la radio Mosaïque FM en mars dernier. Cette précision a été omise par le nouveau dirigeant du Nidaa, Farid Béji, qui, dans une publication sur les réseaux sociaux, a induit en erreur ses lecteurs en leur expliquant que Goubantini parlait d'une récente réunion tenue par les dirigeants Nidaïens au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Par ailleurs, il faut rappeler que le mouvement a publié, mercredi dernier, un communiqué où il a informé du limogeage de la jeune députée de son bloc. Signé par le directeur-exécutif du mouvement, Hafedh Caïd Essebsi, le communiqué a indiqué qu'une motion a été signée par 42 députés qui ont réclamé à ce que Goubantini soit écartée dudit bloc et ce à cause de ‘son comportement qui nuit à la réputation du mouvement et à l'unité de ses rangs'. Une motion inexistante selon Goubantini qui a tiré à boulets rouges sur les méthodes employées par la direction du mouvement. Le lendemain, Hafedh Caïd Essebsi a enchaîné avec un autre communiqué où il annonce, fermement, que le mouvement a décidé de porter plainte contre Goubantini ; le communiqué expliqué que l'intéressée a accusé les dirigeants du Nidaa de mener un complot contre la sûreté de l'Etat et l'appelle donc à prouver ces accusations devant la justice. Le même document a attiré l'attention sur la gravité de la campagne de dénigrement menée contre Nidaa Tounes. Depuis le déclenchement de la campagne des arrestations menées par le parquet militaire, le mouvement de Nidaa Tounes a enchaîné les réunions et les communiqués ; en gros, le mouvement a tout fait pour mettre en garde ceux qui osent accuser l'un des dirigeants Nidaïens d'avoir un quelconque lien avec la corruption et les appelle à assumer toute leur responsabilité devant la Justice. En effet, le député du bloc parlementaire du Nidaa, Mongi Harbaoui, a déclaré, la semaine dernière, que son mouvement comptait porter plainte contre toutes les pages Facebook qui ont publié quelques noms des élus de Nidaa Tounes tout en les accusant de faire partie des ‘députés de Chafik'. Il faut rappeler qu'il ne s'agit pas là du premier écartement féminin au sein du bloc du Nidaa : Leila Chettaoui, Leila Aouled Ali et Najia Ben Abdelhafidh sont toutes passées par là. Najia Ben Abdelhafidh a été écartée après avoir critiqué ses collègues Ibtissem Jbebali et Mongi Harboui qui ont accompagné Chafik Jarraya dans une visite (récente) en Libye tandis que Leila Chettaoui a été virée pour avoir tenu bon dans l'affaire de la Commission d'enquête sur les réseaux d'embrigadement dans les zones de tension. Le limogeage de Sabrine Goubantini vient prouver, encore une fois, que le mouvement de Nidaa Tounes ne sait plus sur quel pied danser et entre dans une méthode de communication et une stratégie d'action qui le mènera probablement à perdre le peu qui lui reste de son éclat d'antan. Avec cette nouvelle exclusion, Nidaa Tounes nous témoigne, encore une fois, d'une immaturité politique et d'un inconfort face à toutes les nouvelles évolutions dans le pays.