Accusée d'être à l'origine des fuites de «la honte» de la semaine écoulée, Leila Chettaoui est exclue du bloc parlementaire de son mouvement Dans un communiqué publié au cours de la soirée du mercredi, le directeur-exécutif du Mouvement de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, a informé que le chroniqueur Borhen Bsaies a été officiellement nommé chargé des affaires politiques du mouvement. Dans le même document, on apprend qu'un centre d'études a été créé au sein de Nidaa Tounes et qui sera dirigé par l'ancien dirigeant – qui vient tout récemment de reprendre sa place au sein du Mouvement – et l'ancien porte-parole du gouvernement d'Habib Essid, Khaled Chaouket. Un nouveau renforcement pour Nidaa Tounes qui vient tout juste de se refaire une petite beauté après les recrutements qu'il a effectués fin de la semaine dernière avec l'arrivée de Mohsen Hassen, Maher Ben Dhia, Majdouline Cherni et quelques autres personnalités. Borhen Bsaies a visiblement été chargé de tracer la nouvelle ligne politique du mouvement qui ne pourrait être – connaissant le personnage, ses méthodes et ses tendances – autre que la sage voie de la propagande. Une propagande qui vient au moment opportun pour Nidaa, ce mouvement mythiquement tragique. Bsaies, celui-même qui avait trouvé les mots qu'il fallait pour soutenir le régime de Ben Ali le soir du 13 janvier 2011 au micro d'Al Jazeera, pourrait être à même de donner un peu de sens à cette perte de sens totale que connait le mouvement. Quel serait le premier message auquel on aura droit dès la semaine prochaine ? Nidaa Tounes retrouve sa solidarité, regardez-nous, nous sommes de nouveau réunis au sein de la même maisonnette et nous nous sommes même débarrassés de quelques parasites ! Et qui pourrait donc être le parasite ? Celui ou celle, bien évidemment, qui a fait fuité quelques parties de la réunion de la honte de la semaine dernière. Après des journées entières d'investigation, les Nidaïens sont venus nous déclarer que, finalement, la députée Leila Chettaoui est coupable de cet horrible acte. Gelée du mouvement et de toutes ses structures, Chettaoui a été prise au dépourvu et s'est vue exclue de son bloc parlementaire. Réagissant à ces mesures draconiennes, la concernée a nié en bloc tous les faits. Lors d'une déclaration accordée à Radio Med, elle a estimé que Nidaa Tounes est devenu une menace pour le pays. Selon la députée, Hafedh Caïd Essebsi – qui détient les pleins pouvoirs en ce moment – serait un cheval de Troie utilisée par de tierces parties qui visent à anéantir le mouvement et ses réels projets. Fidèle à ses habitudes, Caïd Essebsi junior a réagi par un post Facebook – qu'il a supprimé quelques heures plus tard – pour dire que toute personne qui réalise qu'elle est finie au sein du mouvement prend les devants de la scène pour dénoncer la corruption, le népotisme ou encore la sécurité nationale pour finir avec la fameuse conclusion ‘Nidaa Tounes est fini'. Le directeur-exécutif du mouvement majoritaire du pays continue donc à se cacher derrière son compte Facebook évitant presque tout contact avec les médias. L'intéressé, depuis son entrée houleuse au sein du mouvement fondé par son père, n'a accordé qu'une seule interview à la chaîne privée de Nabil Karoui, avant que ce dernier ne soit obligé, à son tour, de partir de Nidaa Tounes. Pour l'affaire des fuites et l'implication de Leila Chettaoui, il serait peut-être utile de rappeler que la députée en question vient d'être nommée présidente de la commission spéciale au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), une commission chargée d'enquêter sur les différentes parties impliquées dans l'embrigadement et l'envoi des jeunes grossir les rangs des terroristes dans les zones de combat (Iraq, Syrie et Libye essentiellement). En début de semaine, Leila Chettaoui avait annoncé qu'elle comptait demander au bureau de l'ARP de rendre les réunions de ladite commission publique et ce afin dexposer toute personne qui tenterait de bloquer ses travaux au ‘jugement' du large public. Drôle de coïncide !