Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, devrait se rendre aujourd'hui à Tataouine en vue de signer un accord qui doit mettre fin au sit-in des protestataires d'El Kamour, un site pétrolier où plus de mille jeunes chômeurs réclament une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières de la région. Selon Béchir Saïdi, secrétaire général de l'antenne régionale de la puissante centrale syndicale à Tataouine, le secrétaire général de l'UGTT, en sa qualité de médiateur entre les protestataires et le gouvernement Chahed, devrait signer cet accord et serait le garant de son application. Les protestataires d'El Kamour ont déjà revu leur copie et adressé de nouvelles revendications à l'homme fort de l'UGTT qui entreprend une mission de bons offices. Les nouvelles revendications des protestataires figurant sont notamment la création de 600 emplois dans les sociétés pétrolières, de 1000emplois dans les sociétés de sous-traitance et de 3000 emplois supplémentaires dans les sociétés de préservation de l'environnement. A cela s'ajoutent, l'allocation de 100 millions de dinars au fonds de développement du gouvernorat de Tataouine, la suspension des poursuites judicaires engagées contre plusieurs protestataires et l'octroi de compensations matérielles aux jeunes blessés lors des affrontements enregistrées ces dernières semaines avec les forces de l'ordre. D'après des sources syndicales, le secrétaire général de l'UGTT aurait déjà obtenu de promesses de la part du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, pour satisfaire une bonne partie de ces revendications. Selon les premières indiscrétions, la nouvelle offre du gouvernement comprend notamment une revalorisation du montant qui sera alloué au fonds de développement du gouvernorat de Tataouine (70 millions de dinars au lieu des 50 millions annoncés précédemment) ainsi que le déblocage de 2000 crédits dédiés au financement de petits projets. En matière de recrutements de chômeurs, l'exécutif a précisé qu'il est incapable de concéder plus que ce qui n'a été fait, le 15 mai 2017 : recrutement de 1500 chômeurs dans les sociétés pétrolières (1000 recrutements en 2017 et 500 en 2018) et recrutement de 2000 jeunes dans les sociétés de préservation de l'environnement sur deux ans. C'est dire que les points de vue commencent à se rapprocher entre le gouvernement et les protestataires même si le secrétaire général de l'UGTT continue à appeler les deux parties à faire davantage de concessions pour couper la poire en deux. Il est à rappeler le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Sami Tahri, avait accusé la semaine écoulée certaines parties au pouvoir de chercher à perpétuer le sit-in d'El Kamour et de faire échouer la tentative de médiation menée par la centrale syndicale après que le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Imed Hammami, a déclaré sur un ton ferme que le gouvernement allait appliquer la loi contre tous ceux qui étaient impliqués dans l'incendie des commissariats de police, des entrepôts de la douane et de la municipalité. Le ministre qui s'exprimait lors de la cérémonie d'investiture du nouveau gouverneur de Tataouine avait également indiqué que le gouvernement n'a aucune nouvelle proposition à présenter aux protestataires. Ces déclarations ont attisé la colère des protestataires qui ont organisé une marche nocturne, au centre-ville de Tataouine. Le ministre de l'Emploi avait auparavant accusé -sans les nommer- «des candidats à la présidence et des partis en faillite» d'être derrière les troubles que connaît Tataouine.