Une vive altercation a opposé, l'autre jour, un employé d'une grande boulangerie connue dans la ville du Kram à un client, devant une foule d'autres clients venus, tous, acheter du pain , vers midi. Mais, nous avons appris que des scènes similaires sont devenues fréquentes, ces derniers temps, dans les boulangeries de la zone de la Goulette et Kram, dans la banlieue nord de Tunis. La cause en est que certains propriétaires de boulangeries ont décidé, récemment, de façon unilatérale, de faire payer aux clients le prix des sachets en plastique dont ils avaient pris l'habitude de se servir pour y emballer le pain vendu, jusqu'alors, à titre gratuit, et ce à raison de 20 millimes le sachet. En effet, cédant au souci de modernisation et d'amélioration des prestations, beaucoup de boulangers de la zone signalée ont appris à utiliser des sachets en plastique pour emballer le pain vendu aux clients, à titre gratuit, et plusieurs d'entre eux continuent de le faire gracieusement. Toutefois, trois ou quatre boulangers ont décidé de se soustraire à cet usage et de faire payer aux clients le prix du sachet servant à l'emballage du pain vendu, pour 20 millimes le sachet. Comme on pouvait s'y attendre, des clients indignés ont protesté contre cette rupture unilatérale d'un usage passé dans les mœurs et en voie de devenir un droit acquis pour le consommateur, ce que les boulangers récalcitrants contestent, disant qu'il n'y a pas de règlements écrits qui les obligent à servir le pain vendu dans un emballage, à titre payant ou gratuit. Agissant à découvert, ces boulangers ont collé des avis en gros caractère informant les clients que les sachets d'emballage sont payants et coûtent 20 millimes le sachet. En réponse à nos demandes d'éclaircissements, certains boulangers qui continuent de servir le pain vendu dans des sachets d'emballage, à titre gratuit, se sont, plutôt, plaints de la mauvaise qualité des sachets en plastique qu'on leur fournit, notamment sur le plan de la solidité, notant que chaque lot contient, en outre, une bonne partie de sachets inutilisables pour divers motifs. Certains types de sachets, trop fragiles, ne résistent pas au poids du pain et se déchirent dès qu'il y est introduit, et alors le pain tombe par terre et se salit.
Les petits commerçants, aussi Au même moment, les épiciers et les petits commerçants n'ont pas, encore, eux aussi, acquis le réflexe de munir automatiquement, et gratuitement, leurs clients de sachets pour y charger les denrées et produits achetés et attendent que les clients le leur demandent, mais ceux-ci ne le font pas tous, et à défaut d'avoir pris, à l'avance, les précautions nécessaires, beaucoup se trouvent forcés de s'en charger, le plus souvent en tenant les denrées serrées à leurs corps. C'est, entre autres, le moyen utilisé pour emporter le pain vendu sans emballage, de sorte que le spectacle devient, vraiment, intolérable quand, dans ce cas de figure, les lésés sont des enfants auxquels n'ont pensé ni leurs parents qui les envoient, injustement, acheter, à leur place, le nécessaire de la maison, ni ces boulangers et commerçants trop regardant pour leurs sous. Une mise à niveau de la petite distribution est d'ailleurs programmée, depuis longtemps, mais elle tarde à être engagée.